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Auteur d'un coup tactique qui a renversé Monaco (4-1) dimanche, Willy Sagnol , nouvel entraîneur de Bordeaux leader-surprise de la L1, reste invaincu sur un banc en compétition officielle.
Pour l'instant, tout ce qu'il touche se transforme en points. Six matches qualificatifs pour l'Euro 2015 à la tête des Espoirs pour six victoires enregistrées. Deux journées en L1 et déjà six points au compteur.
" Willy Sagnol a été le bon choix, on a vu un Bordeaux différent, plus combatif, plus joyeux, plus professionnel", s'est félicité Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, actionnaire majoritaire du club.
Difficile de faire mieux, même si les deux sorties aoûtiennes auraient très bien pu se conclure autrement. A Montpellier (1-0), les Girondins avaient séduit l'espace d'une mi-temps avant de s'accrocher à leur petit but d'avance.
Contre l'ASM, ils ont d'abord déjoué tactiquement avant d'inverser la vapeur au retour des vestiaires de manière aussi improbable que séduisante.
- Réhabilitation -
La touche Sagnol? Peut-être, le présent et les faits lui ont donné raison, il égale au passage les débuts bordelais de Laurent Blanc qui, en 2007, avait lui aussi aligné deux succès consécutifs (Lens, Auxerre) avant de perdre son troisième match, à domicile (Le Mans). L'avenir dira si ses choix et ses (ré)ajustements sont le sceau d'un bon, d'un grand ou d'une future référence en matière de management.
Pour que la méthode prenne, il faut qu'il y ait adhésion. A voir les sourires revenus, les étreintes sentant bon les douces soirées de 2009 et cette +ola+ envoûtante dans un Stade Chaban-Delmas frustré ces dernières saisons, Sagnol est aussi en train de gagner le pari de la réhabilitation.
Mené 1-0 sur un but du Bulgare Dimitar Berbatov inscrit juste avant la pause, un changement tactique s'imposait chez les Girondins: "Souvent, il ne faut pas grand chose entre des joueurs timorés à un certain moment et qui se lâchent complètement à d'autres, résumait l'ancien défenseur du Bayern Munich. Parfois, ça peut être des mots, parfois des actions, parfois on doit élever la voix mais ce n'était pas le cas à la mi-temps".
Son premier coup tactique -- passage du 4-4-2 au 4-3-3 à la 15e minute -- n'ayant pas changé grand chose au comportement plutôt fade des siens, il a redistribué les cartes à la pause en misant sur la technique du milieu de terrain international tchèque Jaroslav Plasil "qui marchait encore avec des béquilles il y a 48 heures".
- Touche germanique -
Devant, il a sacrifié son buteur attitré, l'international malien Cheick Diabaté, en verve à La Mosson lors de la journée inaugurale et danger principal des Girondins depuis trois ans, au profit de l'inexpérimenté argentin Emiliano Sala, qui vivait sa première titularisation en L1.
Le choix était osé face à un ténor à la mainmise certaine à ce moment-là, le résultat fût gagnant, emballant, déroutant. En l'espace de 27 minutes, ses hommes ont passé quatre buts à des Monégasques subitement perdus et sans ressort, avec un coup de pouce arbitral quand même sur le 3e (hors-jeu de l'attaquant uruguayen Diego Rolan non signalé).
Ancien du Rocher, Sagnol a reconnu que ce "4-1 était quand même très lourd pour les Monégasques", mais l'écart n'est pas anodin. Il illustre un changement de comportement, de vision du football.
En d'autres temps, Bordeaux, avec un but d'avance au tableau d'affichage, aurait reculé. Là, il s'est comporté comme la majorité des formations d'outre-Rhin, n'a pas calculé, a enfoncé le clou. Révolution culturelle?
Avant d'entamer le championnat, le milieu Grégory Sertic avait été interrogé sur l'image pesante laissée par le Bordeaux de Francis Gillot dans les médias. Il avait expliqué que "Sagnol veut que l'on se projette vite vers l'avant, il veut marquer des buts, faire du spectacle. C'est la touche germanique (rires). Ça serait bien qu'il y ait des résultats comme en Allemagne, des 5-2. On espère". Son v?u est exaucé.