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Au Vélodrome, il n'est pas aussi acclamé qu'André-Pierre Gignac, mais Dimitri Payet se montre de plus en plus inspiré, y compris quand Marseille l'est moins, comme face à Metz (3-1), avec son 5e but et de sa 7e passe décisive de la saison.
Dimanche, les trois buts sont à mettre au crédit de sa qualité de passe ou de sa dextérité devant le but. C'est lui qui adresse un centre parfait à Gignac pour ouvrir le score. C'est lui qui remet dans le bon tempo le ballon pour Alaixys Romao, dont la frappe, repoussée par le poteau, atterrit dans les pieds d'André Ayew. Et c'est encore lui qui conclut une contre attaque emmenée par Rod Fanni en fin de rencontre.
Cinq buts, sept passes décisives après seulement 17 matches: sur le plan comptable, la saison du Réunionnais est déjà une réussite.
Mais c'est surtout dans le jeu que son influence est remarquable. Si, contre Lorient (1-1), il a été l'unique buteur marseillais, d'une superbe frappe enroulée à la conclusion d'un contre, il a aussi distribué caviar sur caviar, qui auraient mérité d'être décisifs tant ils ont mis ses attaquants en position favorable.
- 'Vision périphérique' -
A 27 ans, Payet fait partie de ceux que l'arrivée de Marcelo Bielsa a métamorphosé. Très bon à Lille lors de la saison 2012-2013, il avait été critiqué la saison dernière, notamment pour son manque apparent d'implication.
Cette saison, aucun reproche dans la bouche de son exigeant entraîneur argentin. Bien au contraire: "c'est un joueur très complet, qui peut jouer des deux pieds, au centre ou sur les côtés", a exposé Bielsa avant le match à Lorient.
"Il a une vision périphérique de ce qui se passe autour de lui pour l'attaque et il a un talent inné pour trouver l'endroit où mettre le ballon là où l'adversaire sera en difficulté", ajoute "El Loco", grâce à qui Payet a fait, comme Gignac, son retour en équipe de France (11 sélections).
Mais cet éloge dessine en creux la problématique qui se pose à l'Olympique de Marseille: car personne au sein de l'effectif ne semble en mesure d'égaler ce "talent inné".
Et le meneur de jeu, dont Bielsa loue aussi le "sérieux dans le travail physique", a connu une première alerte sur la pelouse synthétique du Moustoir. Sa cheville a tourné à deux reprises, lors des premières minutes de jeu et sur son but, et l'a forcé à suivre des soins avant d'affronter Metz.
Une alerte sans conséquence, mais qui a de quoi donner des sueurs froides à Bielsa. Car s'il a montré avoir plus ou moins trouvé comment remplacer André Ayew, et si Michy Batshuayi présente, sur le papier, les mêmes qualités que Gignac, la perte de Payet, même temporaire, serait problématique pour l'attaque marseillaise.
De quoi laisser planer la menace d'une "Payet-dépendance", après celle d'une "Gignac-dépendance" ?