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Incapable de tenir le résultat pour la quatrième fois cette saison, dimanche contre Monaco (1-1), le Paris SG a une nouvelle fois été trahi par son mental fragile, la peur ne s'étant pas volatilisée après l'exploit contre le FC Barcelone (3-2) en Ligue des champions.
. "C'est dans la tête"
"On est déçus et frustrés, on n'a pas fait ce qu'il fallait pour conserver ce résultat. On a un syndrome en championnat, cette peur de ne pas garder le résultat. Mais avec cette peur, on prend ce but. C'est dans la tête, oui", a amèrement diagnostiqué Blaise Matuidi après ce nul. Un partage des points qui résulte une nouvelle fois du même scénario qui a plombé les Parisiens à trois reprises en septembre, contre Rennes, l'Ajax (en C1) et Lyon, tous revenus à 1-1 alors qu'ils étaient menés.
Plus édifiante encore, c'est la façon dont les Monégasques ont égalisé, Martial marquant après un cafouillage parisien, tout comme Umtiti l'avait fait sur une action similaire pour Lyon lors de la 6e journée de Ligue 1.
Si Laurent Blanc abonde en ce sens -"notre équipe a tellement peur de prendre un but qu'elle finit par le prendre"-, Javier Pastore , le meilleur Parisien contre l'ASM, s'est lui fendu d'un aveu qui donne l'impression que le mal parisien est bien plus profond encore: "Je pense que dans les dernières minutes, toute l'équipe du PSG pensait que Monaco allait marquer. A la fin, si c'est comme ça, l'autre équipe marque."
Le fait est que cette saison, les hommes de Blanc, à de rares exceptions (Caen, Saint-Etienne), n'ont pas eu de marge à faire valoir sur leurs adversaires, contrairement à la saison passée. "L'équipe doit comprendre qu'il faut savoir tuer les matches. On doit faire les mêmes matches que contre Barcelone, car toutes les rencontres sont dures à gagner", estime David Luiz.
De ce constat a d'abord été tirée la conclusion, admise par Blanc lui-même, que ces dernières semaines le champion de France péchait par excès de confiance et manque de motivation en L1. Mais ce reproche ne peut lui être fait après ce match contre Monaco, qu'il considère encore comme un rival pour la course au titre.
. Cavani, une âme en peine
S'il y a un joueur qui symbolise à lui seul les fragilités parisiennes, c'est Edinson Cavani . L'Uruguayen a pourtant l'occasion, depuis quatre matches et la blessure d'Ibrahimovic, de prouver qu'il est meilleur dans l'axe, sa position préférée. Sauf qu'il donne l'impression de jouer à l'envers, comme contre Monaco, quand il ne traverse pas les matches comme un fantôme, comme à Toulouse.
Blanc défend comme il peut son attaquant, le trouvant performant "dans son engagement, son état d'esprit, son dévouement" à défaut de pouvoir se satisfaire d'un rendement offensif qui justifie son statut de joueur à 64 M EUR.
Mais, comme pour les maux affectant actuellement son équipe, l'entraîneur trahit un aveu d'impuissance s'agissant de Cavani: "Pour qu'il retrouve sa fraîcheur mentale, si j'avais la réponse, je la réserverais à l'équipe". "Il ne part pas en sélection, on va lui faire faire un travail technique pour qu'il retrouve confiance devant le but. +Edi+ a déjà traversé des périodes comme ça, tous les buteurs en traversent, mais sa confiance reviendra", a toutefois assuré Blanc.
. Des cadres qui manquent
Tout en reconnaissant le problème mental que rencontre son équipe, Blanc a également invoqué la fatigue physique: "Pouvions nous être brillants après la débauche d'énergie que l'on a eue" contre le Barça mardi? Eu égard au retour tardif des mondialistes (12 joueurs, dont 9 titulaires), au dense calendrier et aux blessures qui ont frappé Thiago Silva, Ibrahimovic, Lavezzi et Marquinhos, il est certain que l'équipe tire la langue.
Le retour des cadres -Marquinhos étant en passe de bousculer la hiérarchie- devrait redonner du peps et de l'allant au collectif, dont les vertus morales ne pourront être que renforcées en présence de ses leaders de terrain et de vestiaires.