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© AFP/PASCAL POCHARD-CASABIANCA
Le portier Anthony lyonnais Lopes est retenu par des membres de la sécurité lors d'échauffourées à Bastia, le 16 avril 2017
Au lendemain de l'agression de joueurs de Lyon par des supporters de Bastia, les actions en justice ont commencé à se mettre en place lundi, et le club corse, qui traverse une saison bien difficile, risque d'être lourdement sanctionné.
De la guerre interne entre supporters et dirigeants du club aux cris de singe adressés au joueur noir de Nice Mario Balotelli , la saison du Sporting Bastia, dernier de Ligue 1, va de Charybde en Scylla.
Cependant, les dirigeants du SCB restaient injoignables lundi, n'évoquant qu'une réaction officielle pour mardi. Dimanche soir le club a annoncé vouloir "prendre les mesures fortes et adéquates" et a "condamné fermement" les incidents.
De sources proches du dossier, ils devraient demander la fermeture de la tribune Petrignani, celle du groupe de supporters ultras Bastia 1905 d'où sont partis les agresseurs.
Ce groupe est vivement opposé à l'actuelle direction et a déjà plusieurs fois manifesté contre elle cette saison, réclamant sa démission.
La justice, elle, a commencé son travail. Deux joueurs lyonnais, Anthony Lopès et Mathieu Gorgelin, ont porté plainte contre X pour violence en réunion dans une enceinte sportive, a déclaré le procureur de la République de Bastia Nicolas Bessone lors d'une conférence de presse. "Jean-Philippe Mateta a indiqué qu'il a reçu un certain nombre de coups mais n'a pas souhaité porter plainte", a indiqué le procureur, contrairement à ce qui avait été dit plus tôt.
M. Bessone a indiqué que, selon le médecin de L'OL, les joueurs reprendraient l'entraînement dès ce lundi et qu'"il n'y aura pas d'ITT même s'ils ont subi réellement des violences".
- La tribune venait de rouvrir -
Une enquête en flagrance pour "violences" a été ouverte dès dimanche soir et confiée à la Direction départementale de la sécurité publique. Elle n'avait pas conduit à des interpellations lundi.
Un des cadres du Sporting Bastia, le directeur de la sécurité Anthony Agostini, a également été mis en cause par l'OL pour une altercation avec le gardien de but Anthony Lopès.
M. Agostini a annoncé à l'AFP qu'il entendait porter plainte mardi matin pour "dénonciation calomnieuse" contre le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, qui l'accuse sur la radio RMC d'avoir frappé Lopès.
Une photo AFP montre le gardien de but de Bastia, Jean-Louis Leca, demandant vertement à Anthony Agostini de quitter le terrain après l'altercation avec Lopès.
Sur le plan de la justice sportive, le club devrait être visé dès jeudi par l'ouverture d'une procédure lors de la réunion hebdomadaire de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP).
Le Sporting venait juste de rouvrir sa tribune Est, fermée pour trois journées à la suite des cris racistes proférés contre Balotelli fin janvier. A cette occasion, la commission de discipline avait infligé à Bastia le retrait d'un point avec sursis.
- Supporters sifflés par le reste du stade -
Ces échauffourées risquent de coûter très cher au SCB dans l'optique du maintien.
Parmi les conséquences immédiates des incidents, un des stadiers mis en cause par l'Olympique Lyonnais va être licencié.
"J'ai convoqué cette personne mardi matin au bureau et après avoir visionné les images une procédure de licenciement sera démarrée", a annoncé sur France Bleu le gérant de la société de sécurité Sisis, Ange-Étienne Biolchini.
Selon le procureur de Bastia, les incidents auraient débuté à 16H45 pendant l'échauffement des Lyonnais car "il semblerait, sous toutes réserves, que certains ballons aient fini dans les tribunes et que ça ait pu énerver un certain nombre de supporters bastiais".
De leur côté, les membres de Bastia 1905 évoquent des tirs délibérés vers leur tribune. Sur une vidéo de la webtélé de supporters Minenfootu, l'un deux estime qu'un des ces ballons ayant frappé son fils de huit ans aurait déclenché l'invasion de la pelouse par des supporters.
Commencé avec près d'une heure de retard, le match a ensuite été officiellement arrêté après l'altercation Lopès-Agostini survenue à la mi-temps.
Les trois autres quarts du stade Armand Cesari se sont pourtant désolidarisés de la tribune occupée par les Bastia 1905 en les sifflant et en applaudissant les Lyonnais.
Dans un communiqué, le président du conseil exécutif corse Gilles Simeoni a condamné des évènements "affligeants et injustifiables" et évoqué "la quasi-certitude de lourdes sanctions administratives et sportives pour le club (...) qui le condamneront de façon quasi-certaine à la relégation, voire le menaceront de disparition".
Le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a lui regretté de voir qu'"une fois de plus, la Corse est au banc des accusés" et a appelé "chacun à faire preuve de retenue" et à "ramener cette affaire à des proportions plus raisonnables".