Happy Birthday : |
© AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
Des supporters de Nantes, le 16 avril 2017 lors du match de Ligue 1 face à Bordeaux
Après les incidents contre Bordeaux, dimanche, Nantes envisage des mesures drastiques pour améliorer la sécurité dans la Tribune Loire, le ch?ur du stade de la Beaujoire, et éviter ainsi une sanction trop lourde de la LFP, qui statuera le 18 mai.
Dimanche, une trentaine de fumigènes avaient été allumés dans le virage et deux lancés vers le gardien bordelais Cédric Carrasso, provoquant l'arrêt du match pendant quelques minutes.
Fait assez exceptionnel, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a convoqué jeudi la direction du club pour une première explication et fermé le virage à titre conservatoire pour les deux derniers matches de la saison contre Lorient et Guingamp. Le verdict définitif est attendu le 18 mai.
Déjà sous le coup d'un sursis de trois matches de fermeture de la Tribune Loire (TL), après une tentative d'envahissement de la tribune présidentielle par des Ultras lors du match contre Toulouse en novembre, la direction canarie envisage un tour de vis radical "pour lutter contre la violence dans notre stade" et "rassurer le public", a expliqué Franck Kita, directeur général du club.
"On a reçu des courriers de familles, qui nous disent qu'ils ne viendront plus après Toulouse et Bordeaux et je ne peux pas leur en vouloir", a déploré Luc Delatour, directeur des opérations du FC Nantes et responsable du stade.
Les mesures envisagées pourraient radicalement changer l'ambiance dans le stade, totalement dépendante du virage où se concentrent chants et animations.
La première mesure serait la transformation de la tribune, où les spectateurs se tiennent debout, en tribune assise, a expliqué M. Delatour.
"La TL est un emplacement debout. C'est un choix du club depuis très longtemps car qui dit debout dit festif, dit on chante, dit on est plus à l'aise pour faire des tifos et encourager", a précisé le responsable.
- Dialogue rompu avec la Brigade Loire -
"Nos supporters nous le reprocheront, mais être debout donne des obligations de respecter un cadre défini par le club", a-t-il poursuivi.
"On peut aussi très bien imaginer que l'année prochaine on limite la capacité de la TL à 4.000, 5.000 (spectateurs, au lieu de 7.500 actuellement) pour mieux travailler, mieux identifier qui fait les bêtises" a encore avancé M. Delatour.
Enfin, le club envisage d'ajouter des photos d'identité sur les cartes d'abonnement et de ne plus autoriser leur prêt.
"Je ne suis pas en train de vous dire que tout va être fait mais si, en prenant certaines de ces mesures, ça rassure nos supporters, on ne se gênera pas", a-t-il précisé.
La direction du club a reconnu que les violences sont en grande partie imputables à une minorité au sein de la Brigade Loire, le groupe le plus fervent du kop, mais elle s'est dite impuissante à nouer un dialogue fiable et solide avec lui depuis les incidents contre Toulouse.
"Ils sont extraordinaires lorsqu'ils veulent animer et uniquement animer (...) mais ça ne peut pas être +j'anime et en même temps je déconne et je suis violent+", a souligné M. Delatour.
Le FC Nantes souhaiterait notamment que la Brigade Loire se constitue en "association loi 1901", déclarée en préfecture, ce qu'il est le seul parmi les 15 groupes de supporters nantais à refuser de faire.
Et la rencontre face à "Bordeaux me fait penser qu'il y aura beaucoup de temps avant qu'on puisse s'asseoir à une table et parler entre gens responsables", a-t-il ajouté.
Nantes a en tout cas décidé de ne pas attendre, car le club "n'est pas à l'abri d'avoir un complément de sanction" le 18 mai et "sur ce que j'ai senti hier (jeudi), je suis inquiet", a-t-il averti.