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© AFP/Valery Hache
L'équipe de Monaco à l'échauffement au Stade Louis-II avant un match de Ligue 1 contre Lyon, le 27 octobre 2013
L'accord pressenti a été finalisé: la Ligue de football professionnel (LFP) touchera 50 millions d'euros du club de Monaco, qui gardera en contrepartie son siège social en Principauté et les avantages fiscaux qui vont avec.
Le bras de fer entre les deux parties qui durait depuis plus d'un an a donc pris fin vendredi, l'AS Monaco s'engageant à "se désister du recours introduit devant le Conseil d'Etat", selon un communiqué de la LFP.
La dernière manche du match LFP-Monaco était programmée mercredi prochain, avec une audience sur le fond devant cette haute juridiction. Elle n'aura donc pas lieu.
Monaco paiera "une contribution unique, volontaire et forfaitaire de 50 millions d'euros, payable en plusieurs tranches", selon les termes de son propre communiqué.
Des sources proches du dossier, annonçant un accord en vue dès jeudi soir, avaient précisé à l'AFP que le paiement pourrait s'étaler sur deux ans, à raison de 25 millions d'euros versés par année.
La LFP avait à l'origine donné jusqu'à juin 2014 à l'ASM pour déménager son siège social en France, sous peine d'exclusion du Championnat de France. Elle voulait par cette injonction initiale régler un problème d'équité sportive, l'AS Monaco bénéficiant de gros avantages fiscaux avec un siège social implanté en Principauté.
Rybolovlev satisfait
Monaco avait crevé l'écran cet été avec le recrutement pharaonique orchestré par le propriétaire de l'ASM, le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev. Le "tsar" de la L1 a dépensé quelque 170 millions d'euros pour l'achat de Falcao (aujourd'hui gravement blessé) et d'autres joueurs en vue tels Rodriguez, Moutinho, Toulalan ou encore Abidal (Carvalho, lui, était libre).
De sources proches du dossier, on confiait dès jeudi soir que les deux parties s'étaient rapprochées sous l'effet conjugué de l'incertitude de la décision du Conseil d'Etat et du constat que tout le monde aurait été perdant en cas d'exclusion de Monaco.
Rybolovlev aurait perdu une équipe, sans championnat. La Ligue 1 aurait perdu une grosse cylindrée, la seule capable actuellement de rivaliser avec les stars du PSG des Qataris.
"Le projet de l'AS Monaco doit permettre de tirer vers le haut le football français. Et il est bien que cela ait été compris", s'est félicité Rybolovlev dans un communiqué transmis vendredi à l'AFP.
Les pouvoirs publics et la Fédération française de football (FFF) ont encouragé un tel accord, dans le cadre de négociations menées par Frédéric Thiriez, le président de la LFP, toujours selon les sources contactées par l'AFP.
Avec un tel accord, les deux parties peuvent se déclarer gagnantes. Le club monégasque conserve sa fiscalité avantageuse et ne paiera pas la future taxe à 75%.
Le football français, par le biais de la LFP, touche une compensation financière dans un climat économique difficile.
C'est la fin d'un long feuilleton, qui avait pris des tours parfois rocambolesques. Comme l'épisode des 200 millions d'euros évoqués pour régler à l'amiable ce dossier lors d'une rencontre entre Noël Le Graët, président de la FFF, et Rybolovlev le 3 mai.
La confusion avait régné: demande "totalement inacceptable" avait tancé Monaco, la FFF prétendant que le club avait proposé ce montant, tandis qu'une source proche du dossier indiquait à l'AFP que le président de la FFF avait agi de son propre chef sans avertir la LFP de sa rencontre avec Rybolovlev...
Dossier clos. Dans un communiqué, le gouvernement princier a "fait part de sa satisfaction".