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© AFP/Nicolas Tucat
Le gardien de Lille Mickael Landreau le 19 octobre 2012 à Bordeaux
Mickaël Landreau, troisième gardien de l'équipe de France, a créé la surprise en résiliant vendredi son contrat le liant à Lille, un départ précipité dû à la dégradation de ses rapports avec l'encadrement du club et notamment son entraîneur Rudi Garcia.
La nouvelle, révélée jeudi soir par le site lequipe.fr et confirmée vendredi par le club, a surpris par son timing: il est extrêmement rare qu'un contrat de joueur, de surcroît titulaire, soit résilié en cours de saison, fût-ce "à l'amiable", comme l'indique le Losc.
Rudi Garcia s'est montré très laconique vendredi en conférence de presse. "+Micka+ a demandé à partir, cela prouve qu'il n'était plus dans le projet. On a accédé à sa demande, il a négocié ses indemnités de départ. Point", a simplement lâché l'entraîneur.
Le contrat de Landreau (33 ans), qui courait jusqu'en 2014, est rompu en échange de trois mois de salaire, soit quelque 360.000 euros bruts, selon une source proche du club.
C'est l'aboutissement de plusieurs mois de tension entre Landreau et ses dirigeants, notamment Rudi Garcia et Frédéric Paquet, numéro 2 du Losc, selon cette source. Ces derniers reprochent au gardien son franc-parler dans le vestiaire et au sein du club, ainsi que de trop se confier à la presse, ajoute-t-on.
Son départ du "conseil des sages" cet été (des cadres comme Mavuba, Balmont Béria et Pedretti sur lesquels s'appuie l'entraîneur) avait déjà annoncé un malaise.
"Ca s'est plutôt bien passé, en bonne intelligence, cordialement", a relativisé Frédéric Paquet. "Il y avait une différence de vision entre le joueur et le club, lorsqu'il nous a annoncé qu'il voulait partir, on a accepté, on a trouvé que c'était une bonne décision".
Il a toutefois reconnu des "problèmes personnels" et des "relations compliquées" entre le joueur et lui-même, tout en estimant que ça se passait "en bonne intelligence" et que c'était "déconnecté du terrain".
Landreau, qui sera remplacé par Steeve Elana comme N.1, pourrait désormais rebondir à Bastia, Toulouse ou Evian. La priorité du gardien serait en tout cas de rester en France pour y dépasser le record de matches disputés en L1, détenu par Jean-Luc Ettori (602). "Micka", avec 568 rencontres, n'est plus qu'à 34 longueurs.
© AFP/Patrick Kovarik
Le capitaine et gardien de but nantais Mickael Landreau (g) brandit la coupe, le 15 mai 1999 au Stade de France à Saint-Denis, après la victoire de son équipe face à Sedan lors de la finale de la Coupe de France de football
Une longue carrière déjà marquée par coups d'éclat et ruptures. Il fait ses débuts à 17 ans en octobre 1996, à Bastia, sous les couleurs de Nantes, son club formateur. Et dès sa première, il arrête un penalty. A son deuxième match, il récidive (il en est désormais à plus de 40 arrêts dans cet exercice).
Il devient une institution à Nantes (1996-2006), et en tant que capitaine fait valoir une première fois son franc-parler en obtenant la tête de son entraîneur Loïc Amisse début 2005.
Avec Nantes, Landreau aura connu les trophées (Coupes de France 1999 et 2000, Championnat 2001), le maintien in extremis en 2005, et des coups de bluff, réussis (le penalty arrêté devant Ronaldinho en se postant sur un côté de sa cage), ou manqués (son tir au but panenka raté en finale de Coupe de la Ligue 2004, perdue face à Sochaux).
Devenu le troisième gardien de l'équipe de France derrière Barthez et Coupet, Landreau part au PSG pour changer de dimension, mais tombe dans la période maudite du club (2006-2009). L'exposition médiatique fait ressortir certaines de ses boulettes, et le gardien ne supporte plus ce qu'il considère comme de l'acharnement.
C'est aussi à cette époque qu'il est évincé du groupe France, au profit de Mandanda juste avant l'Euro-2008.
Il choisit de se relancer à Lille, avec succès: Landreau devient un des principaux artisans de la montée en puissance du Losc parachevée par le doublé Coupe-Championnat 2011, même s'il coince en Ligue des champions.
Retour en grâce également en Bleu, puisque Didier Deschamps le reprend comme troisième gardien au détriment de Carrasso, misant sur son expérience et sa droiture pour encadrer la nouvelle génération.