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Loin de l'esprit "Olympique" : entre Vincent Labrune et Jean-Michel Aulas, la guerre des présidents de Marseille et Lyon a repris de plus belle au soir d'un OM-OL de soufre.
"Les propos de Vincent Labrune sont irresponsables, pour moi c'est un guignol, et je pense qu'il ne fera pas de vieux os dans le football", a lancé Aulas dimanche soir.
"Jean-Michel a pris pour habitude de perdre son sang-froid quand on le contredit et qu'on contrecarre ses plans", a rétorqué Labrune sur Europe 1, lundi.
Le Marseillais évoque "un choc de générations (...) entre une vision d'un football moderne, international et économiquement sain que j'essaie d'incarner, et une vision plus conservatrice, la sienne, au sein d'un système très bien rôdé qu'il contrôle parfaitement depuis longtemps".
"C'est comme en politique, les vieux lions ont parfois du mal à accepter l'arrivée de plus jeunes", a ajouté le président de l'OM.
- Joutes verbales -
"Je constate que factuellement c'est toujours, toujours dans le même sens", s'est emporté Labrune dimanche soir, faisant allusion aux précédents OM-OL, où des décisions arbitrales avaient tourné en défaveur de l'OM. En avril dernier, un but avait été refusé à Lucas Ocampos après que le ballon a bien franchi la ligne.
Ces nouvelles joutes verbales ont été déclenchées par les incidents bien réels du choc de dimanche soir, des jets d'objets sur le terrain, boulettes de papier, bouteilles en plastique et surtout bouteilles de bière, en verre.
Le match a même été interrompu une vingtaine de minutes par l'arbitre, Ruddy Buquet, après une première pause de quelques secondes quand Mathieu Valbuena , ex-Marseillais, conspué par le public tout au long du match, était visé par des projectiles avant de tirer un corner.
Après avoir condamné ces incidents, le dirigeant marseillais a ajouté que Lyon est "habitué à jouer à onze contre dix" et à obtenir des penalties. Il s'est étonné qu'en regard son équipe n'ait bénéficié que de quatre penalties la saison dernière, alors qu'elle a marqué 76 buts et assuré la meilleure possession de balle et le plus grand nombre de tirs de la Ligue 1, passant donc plus de temps dans la surface adverse que n'importe quelle formation.
- 'Pitre' et 'Maître Yoda' -
Aulas a balayé cette argumentation en reprochant à Labrune de faire le "pitre". "On n'a pas besoin d'un pitre dans une organisation de 60.000 personnes" comme la Ligue 1, a-t-il dit.
"Rien n'a été contrôlé. C'était prémédité", a estimé lundi Aulas sur le site de L?Équipe. "A Marseille, les virages ne sont pas maîtrisés par les organisateurs, ils font ce qu?ils veulent", a ajouté le dirigeant lyonnais.
Le Lyonnais n'hésite jamais à insister sur sa plus grande expérience, du haut de ses 66 ans, évoquant ses "28 ans que je suis dans le football" et insistant sur le "jeune président" Labrune, âgé de 44 ans.
Le Marseillais le reconnaît volontiers, parlant d'Aulas comme de "Maître Yoda" mais lui demandant de "raison garder". Il lui reproche clairement d'avoir jeté de l'huile sur le feu en parlant de match déjà gagné sur tapis vert ("le résultat est acquis", a dit Aulas sur Canal Plus au moment de l'interruption, à 1-0 pour Lyon).
Pourtant, les deux avaient été filmés bras dessus bras dessous avant le match, une image de réconciliation après les escarmouches de la saison dernière.
Déjà, l'an passé, Aulas avait joué la carte expérience contre jeunesse, et Labrune avait répliqué en montant un dossier sur les déclarations du dirigeant lyonnais sur les arbitres, envoyé à la commission de discipline.
Les deux camps de supporteurs se sont mêlés à la guerre des présidents. Ceux de l'OM ont insulté Aulas en chansons, et ceux de l'OL, après le match, ont entonné un ironique : "Bielsa président".