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Frustré par une décision arbitrale, Marseille n'a pas su maîtriser ses nerfs dimanche à Bordeaux (1-0), et voit s'éloigner la qualification en Ligue des champions en descendant du podium de la Ligue 1.
Semaine après semaine, la scène se répète: celle d'un attroupement de joueurs marseillais autour de l'arbitre, réclamant qui un penalty, qui un but non accordé, qui une main ou un carton.
Ce fut le cas encore au stade Chaban-Delmas après la charge de Nicolas Pallois sur Romain Alessandrini (45+1) et la main de Cédric Yambéré sur une tête d'André-Pierre Gignac (53), toutes deux dans la surface bordelaise.
Pourtant cette attitude, outre qu'elle ne rapporte aucun point à l'OM, lui a déjà coûté cher. A Bordeaux, l'équipe évoluait sans André Ayew, suspendu pour avoir protesté auprès de l'arbitre de Marseille-PSG (2-3). Elle devra aussi faire sans son maître à jouer Dimitri Payet, suspendu deux matches pour avoir proféré des insultes aux abords du vestiaire des arbitres après le nul contre Lyon (0-0).
"Acceptez l'injustice, que tout s'équilibre à la fin", avait exhorté Marcelo Bielsa dans le vestiaire après Marseille-Lyon. "Même si cela vous paraît impossible, ne réclamez rien, avalez le venin, parce que si vous jouez comme cela lors des neuf prochains matches, vous obtiendrez ce que vous méritez."
C'est peu dire que cette fameuse causerie, diffusée par la chaîne OMtv, semble déconnectée de la réalité marseillaise. Car du président aux joueurs, en passant par le site du club qui dénonçait vendredi la suspension de Payet en parlant d'"injustice spectacle", l'OM fustige depuis lors l'arbitrage à tous les étages.
Encore dimanche, Vincent Labrune a estimé sur OMtv que son équipe "ne dispute pas la même compétition que les autres", en raison de décisions arbitrales défavorables. "C'est grave, ça fait des semaines et des mois que ça dure, (...) à un moment donné c'est un manque de respect pour les joueurs, pour leur investissement, pour le travail du coach et de son staff, pour nos supporteurs".
- Les places qualificatives s'éloignent -
Il est certain que des penalties ont été sifflés et des expulsions prononcées pour moins que ça. Sébastien Squillaci et ses coéquipiers bastiais, qui ont disputé 70 minutes de leur finale de Coupe de la Ligue à 10 contre 11, la veille face à Paris (0-4), peuvent en témoigner.
Mais que des fautes d'arbitrage aient pu désavantager l'OM, que l'indignation marseillaise soit ou non justifiée, ces aléas font partie du football. "Ce ne sont pas les arbitres qui décident du sort des matches", avait déclaré "El Loco" à la presse après le nul contre Lyon.
Sans réaction après le but bordelais - sur le seul tir cadré des Girondins - Marseille aurait pu, aurait dû se faire justice dans le jeu, au lieu de balbutier son football et de se retrouver 4e, avec un seul point d'avance sur le 5e, Saint-Étienne.
A six journées de la fin du championnat, l'OM dévisse et n'en finit plus de voir le titre et les places qualificatives pour la Ligue des Champions s'éloigner, à force de succomber à la pression et de se tromper de combat.
Sur le papier, Marcelo Bielsa l'assure, Marseille a les moyens "d'avoir l'avantage contre n'importe quelle équipe de Ligue 1", grâce à la qualité technique de son effectif, à son envie de gagner, à son orgueil. Mais prompte à s'enflammer à chaque décision litigieuse et enferrée dans une vaine logique victimaire, son équipe démontre match après match en être bien incapable.