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Présenté à son arrivée à Marseille comme un entraîneur révolutionnaire, l'Argentin Marcelo Bielsa, encensé par des homologues comme Diego Simeone ou Pep Guardiola, a mis quelques matches à convaincre, le temps que son équipe applique ses préceptes sur de possession de balle et récupération rapide.
- Son inspiration: "J'ai été influencé par (Cesar) Menotti, Jorge Griffa et aussi par l'Ajax de Louis Van Gaal ", a déclaré lundi Bielsa. Né comme lui à Rosario, Bielsa n'a pu échapper à l'influence de Menotti, avec lequel il partage le point commun d'avoir entraîné le club des Newell's Old Boys. A la fin de sa carrière de joueur, Menotti tombe sous le charme du jeu du Brésil, champion du monde 1970. Mais c'est avec un jeu un peu plus rugueux que l'Argentine, dont il est le sélectionneur, remporte le Mondial argentin en 1978. Griffa, 79 ans, retraité, est lui aussi passé par les Newell's Old Boys, comme joueur puis comme entraîneur, mais c'est à l'Atletico Madrid qu'il a disputé l'essentiel de sa carrière de joueur. Il a remporté la Copa America en 1959. Quant à Van Gaal, de 1991 à 1997, il a connu à l'Ajax une période faste, conduisant le club à trois titres de champion des Pays-Bas, une Coupe de l'UEFA (1992) et une Ligue des champions (1995). "Dans les équipes de Menotti, ce que je retiens, c'est le maniement du ballon. Griffa demandait lui un engagement à 200% et dans l'Ajax de Van Gaal, c'est la structure de jeu que je retiens. Ces trois éléments sont conjugués et apparaissent dans une équipe qu'on ne peut pas reproduire: le Barcelone de Guardiola".
- Son système: Bielsa l'avait mis en place à l'Athletic Bilbao et en a fait de même à Marseille. Son système s'appuie sur une forte possession de balle (58,4% lors de la victoire contre Rennes samedi, 58,5% contre Nice) et sur un pressing haut pour chercher une récupération de balle rapide. Si l'ancien sélectionneur de l'Argentine a surpris en alignant son équipe en 3-1-3-3 lors du premier match à Bastia (3-3), il a ensuite fait évoluer son système pour aligner aujourd'hui son équipe selon un système assez répandu et identique à celui mis en place par Elie Baup à l'OM en 4-2-3-1. "C'est différent de ce que j'ai pu connaître dans mes trois précédents clubs, a expliqué lundi le milieu de terrain Romain Alessandrini, arrivé de Rennes durant l'été. Il nous demande de jouer dans le camp adverse, d'attaquer et de défendre chez notre adversaire, d'avoir la possession de balle dans la moitié de terrain de l'adversaire (...) Il y a beaucoup de tactique, de rigueur, ça se joue sur des petits détails. Le coach a sa vision des choses, un dispositif à mettre en place. Nous les milieux offensifs, on fait plus d'efforts qu'avant mais ça porte ses fruits, donc les efforts on les fait facilement".
- Sa particularité: "Non, ce n'est pas une tradition chez moi, j'ai déjà changé un onze de départ dans une équipe qui gagne". Pourtant depuis que Marseille aligne les succès (quatre de suite), Bielsa a systématiquement aligné la même équipe de départ, à l'exception du match face à Evian-Thonon, où Rod Fanni a pris la place de Benjamin Mendy blessé. L'Argentin est l'entraîneur de L1 qui apporte le moins de modification dans son équipe de départ d'un match à l'autre. Autre rare changement, après le nul à Bastia et la défaite au Vélodrome (2-0) face à Montpellier, Alessandrini a perdu sa place de titulaire. "Malheureusement pour moi on fait un nul et une défaite quand je suis titulaire donc le coach prend ses décisions. Mais si on veut être en haut de tableau, il ne faut pas que 11 joueurs, une saison est longue. Bien sûr il y a une équipe type, à nous de tout faire pour intégrer cette équipe". Pour Bielsa, "s'il y a des joueurs qui ressentent de la fatigue, je pourrai changer mon équipe de départ pour les prochains matchs". Enfin une raison de se réjouir pour l'attaquant belge Michy Batshuayi, encore jamais titulaire, le milieu marocain Abdelaziz Barrada ou encore Alessandrini auteur de son premier but samedi pour son nouveau club.