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Incapable de dominer à domicile Nice puis Rennes, pris en flagrant délit d'attentisme et de négligence, Marseille, où le changement d'entraîneur n'a servi à rien, doit quasiment dire adieu à ses ambitions de podium, sans remède à son impuissance.
Si les entraîneurs, en experts de la langue de bois, protègent le plus souvent leurs joueurs, José Anigo n'y est pas allé par quatre chemins samedi soir, au sortir de la 10e défaite de l'OM au Vélodrome cette saison toutes compétitions confondues: "Les joueurs n'ont pas fait le métier. Je voudrais que les joueurs prennent conscience des efforts à fournir à tous les niveaux pour prétendre jouer dans un tel club".
Quelques minutes plus tard, dans une communication bien réglée en coulisses, le président Vincent Labrune en a remis une couche: "Un certain nombre de joueurs doivent comprendre ce que signifie jouer à l'OM. Ils doivent nous montrer qu'ils méritent de porter ce maillot, ce qui n'a pas été le cas pour plusieurs d'entre eux".
Mais en spécialiste de la communication de crise, Labrune, principal responsable du recrutement de l'été dernier, a voulu tempérer: "On ne peut pas s'être trompé sur tous. Je crois en eux".
A part Thauvin, aligné d'entrée face à Rennes et sorti sous les sifflets à la 70e minute après avoir été transparent, le onze de départ n'était composé que de cadres déjà présents la saison passée et qui avaient réussi l'exploit de terminer 2e derrière le PSG.
On ne peut donc pas reprocher aux jeunes de ne pas avoir fait le métier, c'est aux anciens qu'Anigo a adressé son constat d'impuissance.
- L'apport dérisoire d'Anigo -
"L'incompréhension c'est ce qui prédomine. On prépare les choses, on travaille. Mais quand on voit le match, on a l'impression qu'on ne retrouve pas ce travail, ni même la notion de plaisir", a tenté d'expliquer l'entraîneur, désabusé.
Débarqué en décembre au lendemain d'une défaite à domicile face à Nantes, Elie Baup avait eu du mal à trouver l'amalgame entre les anciens et les recrues du mercato, les Thauvin, Payet, Imbula, Lemina, Khalifa et Mendy.
Quatre mois plus tard, l'apport d'Anigo semble dérisoire. Celui qui voulait apporter un supplément d'âme, n'affiche pas un meilleur bilan que son prédécesseur et pourrait conduire son équipe à une saison prochaine sans coupe d'Europe, pour la première fois depuis dix ans.
De fait, le technicien ne fuit pas ses responsabilités : "Elie avant moi a essayé diverses formules, et je me casse les dents comme lui sur des associations de joueurs qui ne marchent pas".
Que l'OM modifie son système tactique, lance des jeunes sur les côtés (Abdallah puis Mendy à la place de Fanni et Morel), fasse reculer André Ayew et mette Gignac dans les meilleures dispositions, rien n'y fait.
A ce rythme, l'OM où les chiffres officiels de fréquentation du stade sont gonflés par le nombre des abonnés, aura bien du mal à remplir le Vélodrome. Un stade tout neuf qui sera terminé en juin et qui pourra accueillir 67.000 personnes dès la reprise du championnat.