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Ca n'est pas encore la crise à l'OM, mais ça y ressemble: en ne prenant que neuf points lors de ses huit derniers matches, le champion d'automne, battu chez lui par Caen vendredi (2-3), n'avance plus au classement de L1 et va de désillusion en désillusion.
. Des résultats décourageants
L'entraîneur Marcelo Bielsa le fait souvent remarquer: au vu de leur jeu et des occasions créées, les Marseillais auraient tout aussi bien pu remporter des matches où ils ont partagé les points (à Saint-Etienne 2-2, contre Reims 2-2) ou perdu (contre Caen, ou Nice 1-2) depuis le début de l'année.
Mais c'est à l'aune de leur résultat que leurs performances sont jugées et à ce titre, elles sont inquiétantes: seulement deux victoires, contre Guingamp et Evian TG, et une série de trois matches nuls contre Rennes, Reims et Saint-Etienne, avant la peu reluisante défaite à domicile contre Caen. Sur la phase retour du championnat, Marseille n'est que la 10e meilleure équipe du championnat.
Un niveau finalement pas si éloigné de la mauvaise saison précédente, qui avait vu l'OM terminer en 6e position, sans qualification européenne.
. Une usure mentale dans le vestiaire
C'est le revers de la médaille de l'exigeante méthode Bielsa: elle demande à ses joueurs d'être très performant, de répéter les efforts, de faire des sacrifices. Tant qu'elle se traduit en points au classement, tout va bien. Dans le cas contraire, les joueurs risquent de la supporter de moins en moins.
Sous couvert d'anonymat, certains ont confessé une forme d'"usure mentale" auprès de RMC, qui a publié une enquête sur son site les 20 et 21 février. "Il n'y a plus d'étonnement", explique ainsi un membre de l'effectif à la radio. "On ressent parfois le besoin de s'amuser, de prendre plus de plaisir, tout simplement."
Particulièrement ciblé, le manque de "chaleur humaine" et de communication interne, notamment entre Marcelo Bielsa et ses joueurs, ainsi qu'avec une partie du staff technique, uniquement hispanophone.
. Des joueurs lessivés?
RMC indique pourtant que les joueurs, conscients de tout ce que Marcelo Bielsa leur a apporté en terme de méthode comme de résultats, ne veulent pas lâcher leur entraîneur. Mais ils paient peut-être aussi sur le plan physique tous les efforts consentis jusque-là.
Après le match, qu'ils ont retourné en 25 minutes vendredi alors qu'ils étaient menés 2-0, les Caennais ont insisté sur la fatigue de leurs adversaires du soir. "J'ai senti Marseille très émoussé, fatigué à partir de la 70e", a expliqué le gardien de Caen Rémy Vercoutre. "Ils avaient moins de pêche et on a su en profiter."
Marseille ne joue pourtant plus qu'une fois par semaine, alors que son voisin monégasque, qui reçoit Paris dimanche, dispute encore trois compétitions...
. Une équipe indéfendable
Mais contrairement à Monaco, Marseille doit beaucoup donner pour compenser ses errements défensifs. Car avec treize buts encaissés en 8 matches, l'OM paye au prix fort l'absence du patron de sa défense, Nicolas Nkoulou, parti à la CAN-2015 d'où il est revenu blessé.
La défense marseillaise n'est toutefois pas montrée du doigt par son entraîneur: elle fait en réalité les frais de la stratégie très offensive de l'Argentin, qui laisse beaucoup d'espaces à l'adversaire en cas de perte de balle.
En conséquence, Marseille doit très vite tuer le match pour éviter d'être repris au score. Ce qui lui semble être mission impossible depuis le début de l'année, même une avance de deux buts n'ayant pas suffi contre Caen.
Inquiétant, alors que l'OM s'apprête à recevoir Lyon puis le Paris SG au Vélodrome. Il lui faudra sans doute miser sur la réaction d'orgueil pour croire à un résultat contre ses deux principaux adversaires pour le titre. Il ne lui reste de toute façon pas beaucoup d'autres motifs d'espérer.