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Lyon, en grande démonstration sur le terrain d'une équipe de Bordeaux quelconque (0-5) avec un nouveau doublé de Lacazette, s'est assis dans le fauteuil de dauphin de Marseille, avec autorité et beaucoup d'espoir pour la phase retour dimanche soir.
A l'instar des Marseillais, champions d'automne et privés de Coupe d'Europe, l'OL n'aura que la L1 à l'esprit en 2015, sera très peu handicapé par la CAN, contrairement à Paris, favori légitime relégué à la troisième place, mais engagé sur quatre fronts.
Il y a eu plusieurs classes d'écart pour cette dernière de l'année à Chaban-Delmas, à guichets fermés pour voir et apprécier le récital des hommes d'Hubert Fournier, d'une efficacité redoutable face à de pauvres Bordelais qui ont rivalisé à peine une demi-heure.
Invaincus jusque-là à domicile, les hommes de Sagnol ont sombré dans les grandes largeurs, manquant d'arguments -hormis Touré - pour contrecarrer la superpuissance rhodanienne.
La dernière débâcle sur ce score remontait au 24 février 1974 face à Saint-Etienne, qui avait fini champion. Un signe ?
Pour faire face au 3-5-2 concocté par Willy Sagnol qui aurait pu leur rappeler le souvenir de Saint-Etienne (0-3), après avoir tremblé sur les débordements initiaux du feu-follet Touré, les Gones, dans leur 4-3-3 habituel, ont rapidement pris la mesure du ballon, sans se montrer très dangereux.
Lacazette fut le premier à s'essayer mais Carrasso, titulaire surprise après sa blessure à l'épaule il y a deux semaines, captait le ballon (24) alors que ses camarades offensifs Fekir et Njié avaient du mal à peser.
- Calice jusqu'à la lie, en trois gorgées -
Mais plus le temps avançait, plus la domination, dans la possession, dans les déplacements collectifs, les intentions, se faisait jour pour les coéquipiers de Gonalons qui profitaient d'une hésitation de Pallois mais la frappe en suivant de Njié, seul à dix mètres, était magistralement sortie par Carrasso, considéré comme définitivement guéri (37).
Ce n'était que partie remise pour les Lyonnais qui, deux minutes plus tard, trouvaient la faille par l'inévitable Lacazette, servi en profondeur par Fekir, qui ajustait parfaitement Carrasso (0-1).
Si Lopes, comme en début de match sur une tête de Diabaté, fut le premier portier sollicité après la pause sur une frappe du gauche de Plasil (48), Lyon ne lâchait pas sa proie et son pressing très haut mettait les Bordelais en difficulté, à l'image de Sané qui relançait directement sur Tolisso, qui après avoir pris appui sur Njié, trompait à son tour Carrasso (56, 0-2), comme la saison dernière ici même.
Face à cet OL en démonstration, la suite fût pénible, pour ne pas dire pire, pour les Girondins qui perdaient Pallois, exclu pour une faute peu évidente sur Njié (66).
Dépassés, désorganisés, Bordeaux buvait le calice jusqu'à la lie, en trois gorgées. D'abord sur un dégagement de Lopes, Fekir, tel Messi, se jouait en vitesse de Sertic pour s'en aller battre Carrasso (81).
Il était imité trois minutes plus tard par Ferri, sur un service de Lacazette, plein de sang-froid et en force (0-4, 84).
Le joueur phare de cette phase aller clôturait le spectacle à la dernière minute en reprenant de volée comme à l'entraînement un centre de Bédimo (0-5, 90). Comme un symbole.