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La commission de discipline de la Ligue de football professionnel n'a pas ménagé jeudi l'attaquant de Bastia Brandao, lourdement sanctionné de six mois de suspension pour le coup de tête asséné au milieu du PSG Thiago Motta, le 16 août dans les couloirs du Parc des Princes.
Le Brésilien risquait gros après son geste exécuté à l'issue du match PSG-Bastia (2-0) et immortalisé par les caméras de vidéosurveillance. Il n'a pas été épargné par l'instance présidée par Sébastien Deneux, qui a souligné le caractère "inexcusable" et "injustifiable" de l'agression.
"Ce que la commission a retenu c'est la violence du geste, a déclaré M. Deneux. Ce qui est apparu déterminant c'est qu'il a été commis après-match, 25 minutes après la sortie du joueur, et ne peut être toléré sur un terrain de football, sans compter l'image désastreuse pour le football professionnel que ce geste engendre."
Le joueur brésilien, déjà suspendu à titre conservatoire depuis le 21 août, ne pourra reprendre la compétition qu'à partir du 22 février.
Renvoyé devant le Tribunal correctionnel de Paris le 3 novembre pour "des violences volontaires dans une enceinte sportive avec préméditation", Brandao a payé le prix fort alors que les barèmes de la Fédération Française de Football ne prévoient qu'une sanction de 8 matches si la victime n'a pas fait l'objet d'une interruption temporaire de travail (ITT) supérieure à 8 jours.
Or Motta, qui a souffert d'une "fracture du nez non déplacée", figurait six jours plus tard sur la feuille de match d'Evian/Thonon-PSG (0-0) sans toutefois entrer en jeu.
Mais les antécédents du Brésilien de 34 ans, déjà épinglé la saison dernière (4 matches de suspension, réduits à 3 en appel) pour un coup de coude sur un autre Parisien, Yohan Cabaye , ont dû jouer en sa défaveur ainsi que le caractère prémédité de l'agression, les images des caméras du Parc des Princes montrant clairement l'ancien Stéphanois en train d'attendre tranquillement Motta avant de le frapper.
- "La préméditation intégrée au dossier" -
Le président de la commission de discipline a d'ailleurs indiqué que "la préméditation a été un élément intégré au dossier, ainsi que l'absence d'ITT" pour Motta.
Brandao, pour qui le président du PSG Nasser Al-Khelaifi avait réclamé "une suspension à vie", va devoir aussi répondre de ses actes devant le Tribunal correctionnel où il fera face à une possible condamnation à de la prison ou à une amende ainsi qu'une interdiction de stade.
A titre de comparaison, le Lensois Gabriel Cichero avait écopé de 10 mois de suspension, dont cinq ferme, pour avoir agressé un dirigeant bastiais en Ligue 2, le 15 octobre 2011, avant d'être condamné par le Tribunal correctionnel de Bastia à cinq mois de prison avec sursis, 10.000 euros d'amende et cinq mois d'interdiction de jouer et d'accès au stade.
Les auditions de Brandao et de Motta, entendus séparément par la commission de discipline, ont duré environ deux heures. Le milieu italien du PSG, accompagné de Me François Klein, avocat du PSG, est sorti des locaux de la Ligue en voiture, sans faire de commentaire.
Brandao n'a fait également aucune déclaration à sa sortie mais son avocat Me Olivier Martin s'est exprimé avant le verdict, expliquant "qu'il n'y avait aucune préméditation dans le geste (de Brandao, ndlr) qui est un réflexe lié au stress et à la frustration dans lesquels il était", avant d'évoquer des insultes "à caractère raciste" de la part de Motta.
"L'essentiel du débat a porté sur le fait que, en l'état du dossier, le joueur Thiago Motta ne justifie pas d'une ITT au sens des règles de la Ligue, a-t-il ajouté. Donc, sauf une mauvaise application des textes, la sanction maximale qui pourrait être prononcée à son encontre est de 8 matches de suspension. On a insisté auprès de la commission pour qu'elle soit vigilante sur l'application de ses textes." Il n'a visiblement pas été entendu.
Cette lourde sanction pose désormais la question de l'avenir à Bastia de Brandao, qui s'entraîne à l'écart du groupe professionnel corse. Licenciement, appel? La balle est maintenant dans le camp du club.