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L'Olympique de Marseille et la mairie de Marseille ont mis fin jeudi à des semaines de polémique en signant un protocole d'accord sur le loyer du Stade Vélodrome rénové, que le club avait menacé de quitter au cours d'âpres négociations.
"Tout le monde ici est d'accord pour dire que la place de l'OM est au Vélodrome", a lancé la propriétaire du club Margarita Louis-Dreyfus -- venue de Suisse pour l'occasion -- au cours d'une conférence de presse organisée aux côtés du président délégué Vincent Labrune et du maire UMP Jean-Claude Gaudin.
"C'est pourquoi je suis heureuse que nous soyons parvenus à un accord acceptable par tous", a-t-elle poursuivi, alors que son club avait annoncé il y a quelques jours à peine son intention de disputer sa première rencontre à "domicile"... à Montpellier.
L'accord, d'une durée de trois ans, et qui doit encore être officiellement adopté par le conseil municipal de la ville en octobre, fixe à environ 7,4 millions d'euros annuels le montant du loyer versé par le club à la ville. A une part fixe de 4 millions d'euros s'ajoute un intéressement de 20% sur la part du chiffre d'affaires du club en billetterie dépassant les 20 millions d'euros -- sur la base des résultats de l'OM ces 8 dernières années, le montant atteint ainsi au total 7,4 millions d'euros.
Le conseil municipal du 30 juin avait fixé le loyer du stade -- rénové dans la perspective de l'Euro-2016 -- à quelque 10 millions avec la billetterie, une somme jugée exorbitante par l'OM, pour qui elle représentait environ 8% du budget 2013-2014. Ces dernières années, le club ne versait que 50.000 euros par an, soit 0,04% de son budget, pour la location d'un stade alors en travaux.
- 'Equilibre social' -
"C'est un geste fort que je fais pour les supporteurs et pour tous les Marseillais", a encore jugé Mme Louis-Dreyfus, Vincent Labrune estimant de son côté que l'accord est "plus qu'acceptable par les deux parties". "Le point fondamental était que la rémunération globale soit calculée au maximum sur la part variable", a encore ajouté M. Labrune.
"Le seuil de 20 millions d'euros n'a pas été défini par hasard, parce qu'il était atteint dans le stade +ancienne formule+", qui comptait moins de places que la nouvelle enceinte, a-t-il encore assuré.
Voyant dans l'OM "un facteur d'équilibre social considérable dans la deuxième ville de France", Jean-Claude Gaudin a reconnu que la discussion avait été "longue et âpre". Saluant un "compromis équilibré", un consensus entre "deux institutions", le maire marseillais a assuré aux représentants du club être "heureux de pouvoir continuer à vous accueillir".
"Jean-Claude Gaudin joue au loto sportif avec les impôts des Marseillais", a de son côté dénoncé dans un communiqué le député PS et conseiller municipal Patrick Mennucci -- défait par Jean-Claude Gaudin lors des dernières municipales: "outre les investissements publics déjà payés par la ville, le conseil général, le conseil régional et l'Etat, les contribuables marseillais paieront entre 4 et 8 millions d'euros, c'est le loto sportif marseillais avec l'argent public comme mise".
La ville avait choisi de passer par un partenariat public-privé (PPP) pour la rénovation du stade en vue de l'Euro-2016. Cette opération, d'un montant de 268 millions d'euros et largement critiquée par la chambre régionale des comptes, engage la ville à payer 12 millions chaque année à son partenaire privé, Arema, pendant 30 ans.