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© AFP/Valéry Hache
Affrontements entre supporters et forces de l'ordre dans les tribunes du stade de l'Allianz Arena de Nice, avant le coup d'envoi du match de Ligue 1 entre Nice et Saint-Etienne le 24 novembre 2013
Une semaine après les graves incidents survenus à Nice, les supporteurs "ultras" de Saint-Etienne, qui reçoit Reims samedi pour la 15e journée de L1, sont encore un peu plus sous surveillance, mais les autorités rechignent à évoquer le sujet publiquement.
L'horaire du match de la 15e journée de Ligue 1 a été avancé de 20H00 à 15H00 pour des raisons climatiques. En pleine journée, la sécurité sera aussi plus facile à assurer, même si la rencontre n'est pas classée "à hauts risques" et ne nécessite pas de dispositif policier exceptionnel.
Pour les matches plus sensibles, le club paie 90.000 euros de frais de sécurité. "A ce prix, on est en droit d'attendre des résultats", se plaint le président de l'ASSE, Roland Romeyer.
Cette semaine, le dirigeant a regretté l'interdiction faite à tous les supporteurs stéphanois d'assister aux trois prochains matchs du club à l'extérieur, appelant plutôt à sanctionner seulement, mais sévèrement, ceux qui ont un comportement violent.
Le club rappelle qu'il n'y a jamais eu de véritables incidents dans l'enceinte du stade stéphanois, hormis l'utilisation de fumigènes, qui a valu à l'ASSE d'être sanctionnée à plusieurs reprises par les instances du football, et à sa direction de s'opposer aux ultras.
"Je me suis rendu impopulaire en prenant des sanctions comme la fermeture partielle de tribunes pour éviter le huis-clos total, la saison dernière", souligne M. Romeyer, qui souhaite que l'on "frappe dur" contre les fautifs de Nice.
Avant les incidents de Nice, il y avait dans la Loire 34 "interdits de stade", 22 sur mesure administrative et 12 sur décision de justice. Depuis, aucun ne s'est ajouté à la liste et personne n'a été interpellé.
Eléments dangereux identifiés
Les supporteurs impliqués dans les troubles de l'Allianz Arena pourraient donc être présents à Geoffroy-Guichard samedi après-midi.
© AFP/Kenzo Tribouillard
Le président de l'ASSE Roland Romeyer, le 20 avril 2013 au Stade de France, à Saint-Denis
"Nous ne pourrons pas leur interdire l'accès", indique Roland Romeyer en précisant que sur la voie publique, le club "ne peut pas faire la police" et qu'il ne peut pas non plus "rendre la justice pour les incivilités commises dans le stade".
Le dirigeant s'étonne d'ailleurs de l'absence d'interventions au stade face à l'ivresse manifeste de spectateurs ou à la dissimulation systématique de certains visages. D'autant que les éléments les plus dangereux sont clairement identifiés et connus des services de police.
Sollicitée par l'AFP à ce sujet, la préfecture de la Loire n'a pas donné suite.
Cinq associations de supporteurs sont enregistrées auprès de l'ASSE. L'une d'entre elles, historique, "Les Associés Supporters", compte 240 sections environ à travers la France. Ce sont des modérés comme l'Union des Supporteurs (USS) ou les "Indépendantistes".
Deux autres groupes sont considérés comme "Ultras": les Magics Fans et les Green Angels. Ces derniers se sont auto-dissouts cet été, mais ses membres restent toutefois tolérés dans l'enceinte du stade et ils étaient même représentés mercredi soir lors d'une réunion entre la direction du club stéphanois et les groupes de supporteurs.
L'auto-dissolution de cette association lui permet de ne pas être poursuivie sur le plan pénal pour "reconstitution de ligue dissoute", ni pour les incivilités commises par ses membres.
En attendant des mesures concrètes des pouvoirs publics, l'ASSE est contrainte de composer avec des groupes violents "qui ne se laissent par marcher sur les pieds", déplore, désarmé, Roland Romeyer.