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© AFP/Valery Hache
Des supporters stéphanois franchissent le parapet du parcage visiteurs à l'Allianz Riviera avant le match de L1 Nice-Saint-Etienne, le 24 novembre 2013
Les supporteurs de Saint-Etienne seront privés de tribunes en déplacement jusqu'à la fin de l'année 2013, première décision prise, avant d'autres sanctions possibles, par la Ligue de football professionnel (LFP) après les incidents de dimanche à Nice qui ont fait huit blessés légers.
A la suite de ces incidents -- huit personnes blessées, plus de 200 sièges arrachés -- déclenchés par des supporteurs des Verts avant le match à Nice, la commission des compétitions de la LFP a donc "décidé de fermer les tribunes visiteurs lors des rencontres disputées par Saint-Etienne à l?extérieur jusqu?à la fin de l?année", selon les termes du communiqué.
Cette "mesure de sécurité spécifique" concerne les rencontres de championnat Rennes ? Saint-Etienne (4 décembre), Montpellier - Saint-Etienne (13 décembre) et le 8e de finale de Coupe de la Ligue Paris SG ? Saint-Etienne (18 décembre).
Il ne s'agit pas d'une interdiction de déplacement, mesure qui ne peut être prise que par la préfecture de police ou le ministère de l'Intérieur.
Pour prendre la décision annoncée mercredi, la commission des compétitions de la LFP s'est en fait appuyée sur les articles 520 et 531 des règlements de la Ligue.
L'article 520 stipule notamment que des "règles de sécurité spécifiques peuvent être imposées par la Commission des compétitions en lien avec le Comité stratégique stades pour toutes les rencontres lorsqu'elle le juge nécessaire".
LFP: Dossier à l'instruction
Cette première décision pourrait être suivie d'autres sanctions sportives pour le club de Saint-Etienne. Car la commission de discipline de la LFP, qui se réunit jeudi, "examinera les incidents de la rencontre Nice ? Saint-Etienne de dimanche", précise aussi la Ligue dans son communiqué.
© AFP/Valery Hache
Un supporteur suspendu dans le vide depuis une tribune après des affrontements avant le début du match de Ligue 1 Nice - Saint-Etienne au stade de l'Allianz Riviera, le 24 novembre 2013
Selon une source proche du dossier, l'affaire devrait être mise en instruction jeudi, une procédure qui "pourrait durer trois à quatre semaines".
Il n'y aura donc vraisemblablement pas de sanction prise par la commission de discipline avant la fin du mois de décembre, voire le début de l'année prochaine. Ce qui explique sans doute que la LFP marque le coup avec une première sanction jusqu?à la fin de l'année civile 2013 avec cette fermeture des tribunes à l'extérieur pour les Verts.
L'AS Saint-Etienne avait appelé mardi soir à l'union de l'ensemble des acteurs du football --dirigeants de clubs, instances fédérales, représentants d'associations de supporteurs-- et interpellé l'Etat pour organiser une table ronde afin de combattre la violence dans et autour des stades.
Les dirigeants stéphanois notaient par ailleurs dans la même lettre ouverte mardi soir que "seuls les clubs sont pénalisés après les agissements de leurs supporteurs alors que les fauteurs de troubles poursuivent, eux, leur travail de destruction". Une enquête a néanmoins été ouverte par le parquet de Nice à l'encontre des supporteurs violents.
Message de fermeté de l'Intérieur
"Amendes, huis clos et retrait de points ne permettent pas d'éradiquer les incivilités et la violence dans les tribunes", constataient-ils, soulignant que les clubs ne pouvaient "ni faire la police, ni rendre la justice".
Mais le ministère de l'Intérieur a pourtant multiplié les messages de fermeté dès lundi, au lendemain des incidents à l'Allianz Riviera, désignant clairement la responsabilité des clubs.
Une source proche du dossier à Beauvau avait même confié à l'AFP qu'il "y a des responsables de clubs qui ne souhaitent pas faire le ménage dans leur tribune, et ce sont les mêmes qui accusent les pouvoirs publics de ne pas prendre la mesure du problème".
"Certains clubs doivent enfin prendre leurs responsabilités", a ajouté cette source, précisant que les "incidents les plus graves impliquent régulièrement des ultras notamment lyonnais, stéphanois ou niçois".
Roland Romeyer, président de l'AS Saint-Etienne, interrogé par l'AFP, avait lui plaidé lundi: "Il ne faut pas pénaliser tous les supporteurs mais seulement les fauteurs de troubles et il faut frapper dur. Il faut sanctionner les trouble-fête et pas seulement les clubs, car ça c'est facile."