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Les supporteurs de Lens n'auront pas le droit de se déplacer à Bastia pour la rencontre de la 5e journée de Ligue 1 prévue samedi, selon un arrêté qui a provoqué la colère en Corse, poussant le ministère de l'Intérieur à le corriger.
Dans l'arrêté publié mercredi matin au Journal officiel, le ministère motive l'interdiction par "les relations entre les supporteurs du SC Bastia et du RC Lens (...) empreintes d'animosité depuis de très nombreuses années, ainsi qu'en témoigne le caractère récurrent des troubles graves à l'ordre public constatés à l'occasion de matches impliquant ces deux équipes".
"Beaucoup des arguments développés dans l?arrêté d?interdiction sont contestables, voire infondés. Mais il en est un particulièrement choquant", a réagi dans un communiqué le maire nationaliste de Bastia Gilles Simeoni.
Il a fait explicitement référence au passage de cet arrêté selon lequel "lors des matches organisés à Furiani, les supporteurs du SC Bastia font systématiquement preuve d?un comportement violent, quelle que soit l'équipe adverse".
"C?est aujourd'hui le ministère de l?Intérieur qui mérite un carton rouge. Sa présentation caricaturale des supporteurs du Sporting est fausse et outrancière", a déploré M. Simeoni soulignant qu'elle "véhicule des poncifs et clichés aux relents de racisme anti-corse ordinaire".
Pour le maire, qui est avocat, "la motivation de l'arrêté est injuste, infondée et insultante" et doit être "sans délai retirée juridiquement par l'autorité à l'origine de la décision, dont il n?est pas imaginable qu'elle puisse cautionner pareille rédaction".
Dans un communiqué, le club corse a fait part de son côté de "sa consternation et sa colère" face à un arrêté qu'il juge "diffamatoire" et a dit réfuter "toutes les allégations et les amalgames qui tendent à présenter notre club, notre public et notre stade comme des refuges de l?ultra violence".
Le club rappelle que "depuis près de deux ans, il n'a fait l'objet que de huit convocations lors des 30 dernières rencontres et ce uniquement pour de la pyrotechnie et aucunement pour des comportements violents".
Les dirigeants bastiais nient également que des supporteurs aient été blessés lors des incidents en marge du match face à l'OM le 9 août dernier alors que dans son arrêté, le ministère de l'Intérieur évoque de "nombreux spectateurs" blessés ce soir-là.
Le président bastiais dit se réserver le droit d'agir contre cet arrêté "diffamant".
Face à ce tollé, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a reconnu dans la soirée "des erreurs" dans "certains considérants de cet arrêté, qui ont pu être mal ressentis". Il n'a pas précisé les passages concernés mais a promis dans un communiqué qu'un "arrêté modificatif" serait publié vendredi au Journal officiel, sans toutefois revenir sur l'interdiction elle-même.
Les supporteurs du club corse avaient notamment provoqué de violents incidents le 9 août en s'attaquant aux forces de l'ordre en marge de la rencontre contre Marseille. L'un d'entre eux a été condamné à six mois de prison ferme et trois ans d'interdiction de stade. Quatre autres ont été condamnés à des peines de six à huit mois de prison avec sursis.