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Lens, recalé par la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) mais sauvé in extremis par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), va bien retrouver la Ligue 1 mais devra s'accrocher pour ne pas manquer son retour dans l'élite.
Après la décision de la DNCG de maintenir le RCL en L2 faute de garanties financières suffisantes, il a en effet fallu l'intervention du CNOSF, qui a proposé vendredi la validation de la montée en L1, gagnée sur le terrain en mai dernier, puis l'accord du Comité exécutif de la Fédération française de football (FFF) lundi, pour que les Sang et Or obtiennent enfin le droit de se frotter au gratin du football français.
"C'est une joie immense et surtout le sentiment d'être passé près d'une catastrophe tant sportive que sociale", avait réagi vendredi soir le président Gervais Martel, dont les relations avec l'actionnaire majoritaire azerbaïdjanais Hafiz Mammadov, qui a remis la main à la poche à la dernière minute, auront beaucoup souffert.
L'intersaison a donc été très agitée pour Lens et le feuilleton DNCG-CNOSF, qui a duré plus d'un mois et a terni l'image du club et de Martel, risque de laisser des traces.
A seulement une dizaine de jours de la reprise du championnat, le 9 août sur la pelouse de Nantes, plusieurs chantiers restent en suspens, notamment concernant le domaine sportif.
Il y a d'abord le cas de l'entraîneur Antoine Kombouaré qui a boycotté la reprise de son groupe tant que l'avenir du RCL était flou.
Le technicien kanak, qui a laissé le soin à son adjoint Yves Bertucci de diriger les séances d'entraînement depuis plus d'un mois, est revenu à La Gaillette seulement lundi et devait reprendre les rênes du groupe ce mardi.
Et si Martel a assuré être en contact quotidien avec son entraîneur depuis fin juin, cette reprise est loin d'être idéale pour les Lensois qui ont perdu leurs trois premiers matches de préparation, contre Boulogne-sur-Mer (National, 1-2), Troyes (L2, 0-3) et Caen (L1, 2-4).
Le problème le plus urgent est celui de l'effectif, amoindri après avoir enregistré plusieurs départs pour aucune arrivée. Lassés d'attendre la fin du feuilleton, le prometteur gardien Alphonse Aréola (Paris SG) et le latéral droit Marcel Tisserand (Monaco), qui devaient être prêtés au RCL, avec lequel ils ont effectué le début de la préparation, ont finalement mis les voiles.
- Retard dans le recrutement -
Lens a pris un énorme retard sur le plan du recrutement alors que Kombouaré avait dressé une liste de renforts potentiels. On n'est donc plus sûr de voir débarquer dans l'Artois l'attaquant Andy Delort (Tours) ou encore le milieu Clément Chantôme (Paris SG), qui étaient pressentis.
"On a un groupe avec un mental exceptionnel et on va essayer de le renforcer. On a déjà des noms. On va recruter quatre ou cinq joueurs de qualité", a assuré Martel.
En attendant, les dirigeants lensois ont réglé un premier dossier, en l'occurrence celui du stade où évoluera leur club cette année. En travaux pour l'Euro-2016, le stade Bollaert ne pourra en effet accueillir aucun match. Et c'est celui d'Amiens (12.000 places environ), à 120 km de distance, qui a été choisi. En revanche, les trois matches de "gala" qui attendent le RCL contre le PSG, Marseille et Lille, se joueront au Stade de France.
"C'est pour nous une catastrophe que les matches se jouent à Amiens. On espérait secrètement jouer à Calais, dans notre stade de l'Epopée, mais on comprend que ce ne soit pas possible", a réagi Jacky Poison, président de la section Magic Bollaert à Calais, qui évoque notamment le surcoût que ce choix va entraîner en termes de déplacement, qu'il évalue à 15 euros par adhérent.
Malgré tous ces déboires estivaux, les Sang et Or visent haut et l'assument: "la dixième place est l'objectif déposé à la DNCG et au CNOSF, clame le président lensois. Il va falloir s'accrocher car on va jouer 38 matches à l'extérieur. C'est une étape difficile mais excitante qui nous attend."