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© AFP/Anne-Christine Poujoulat
L'entraîneur de l'OM José Anigo, déptié après l'élimination de son équipe en Coupe de France par Nice, le 21 janvier 2014 au Vélodrome
Tag nauséabond évoquant la mort du fils d'Anigo sur les murs de la Commanderie, appel des ultras au harcèlement des joueurs sur les réseaux sociaux: l'ambiance devient étouffante à Marseille devant le spectre d'une saison ratée.
Éliminé précocement en Ligue des champions, des deux coupes nationales, largué à 18 points du leader en L1, l'OM ne pourra rien gagner. La colère monte chez les supporteurs. Et les dérapages surviennent.
. Tag outrancier sur la mort du fils Anigo...
Le tag "PK Adri et pas José? Anigo Mafia" (traduire "Pourquoi Adrien Anigo et pas son père José?") a été découvert vendredi sur les murs de la Commanderie, le centre d'entraînement. Le fils de l'entraîneur, Adrien, 30 ans, avait été tué par balles le 5 septembre dans les quartiers nord de la ville.
La direction du club a dénoncé dans un communiqué "des propos odieux". "Ce n'est pas la personnalité sportive qui est attaquée, mais l'homme. Le père de famille est meurtri, atterré par la violence des mots", précise encore le club. Le coach "touché au plus profond de lui" n'a pas été "en mesure" de se présenter devant la presse pour la conférence prévue vendredi, explique aussi la direction.
"Le tag sur Anigo, c'est d'une telle stupidité que celui qui a écrit ça ne doit pas être fier de lui", a déclaré à l'AFP Michel Tonini, responsable des Yankees, un des deux principaux groupes de supporters de l'OM.
. "Humilions ces sous-hommes!"
La tag survient après un autre épisode sulfureux. L'autre grand groupe de supporters de l'OM, les "South Winners", ultras du virage sud, s'estimant "humilié" par l'élimination face à Nice (4-5) au Vélodrome en Coupe de France, a déversé sa colère sur son site dans une page intitulée "Humilions ces sous-hommes!"
© AFP/Damien Meyer
Les South Winners, un des principaux groupes de supporters de l'OM, en déplacement à Rennes, au stade de la Route de Lorient, le 2 novembre 2013
"Ils (les joueurs) se sentent intouchables dans la bulle OM? Faisons-leur vivre l?enfer dans leur vie de tous les jours. Dans la rue, à la boulangerie, dans les restaurants, en discothèque? Humilions ces sous-hommes!"
Dans un langage plus policé, Tonini a pour sa part jugé que "les joueurs sont des usurpateurs qui ne méritent pas de porter le maillot de l'OM. La question c'est: à qui la faute? Est-ce que c'est la faute de ceux qui n'ont pas su mesurer leurs capacités physiques ou mentales ou est-ce que les joueurs ont menti sur leurs véritables qualités ?"
. Mandanda dans l'embarras
Le capitaine Steve Mandanda a montré une certaine gêne face aux journalistes vendredi. "Qu'est-ce que vous voulez que je réponde? Il n'y a rien à dire!", a-t-il d'abord lancé.
"Il n'y a pas de désamour des supporters, a insisté le gardien. Si nous montrons un bon état d'esprit, ils nous suivront. Nous allons avoir besoin d'eux dans les prochains matches".
Celui qui vient est à Monaco et jouer à l'extérieur --même si les deux villes ne sont séparées que de 230 km-- fera du bien à des joueurs qui ont besoin de changer d'air. Mais après cette escapade, les trois prochains matches seront à domicile...
. Souvenirs de la "guerre civile" des années Pires
Le climat actuel entre supporteurs et joueurs fait remonter à la surface les incidents de décembre 1999 après une déroute 5-1 à Saint-Etienne. Une rencontre entre supporteurs et une délégation de joueurs tourne à ce que Pirès a décrit comme une "guerre civile" dans son livre "Les canards ne savent pas tacler". Dugarry, qui avait fait des bras d'honneur aux supporters marseillais lors de la défaite à Geoffroy-Guichard, échappe de peu au lynchage, la voiture de Pires brûle, et les joueurs s'enfuient "dans les véhicules encore intacts".
"Dugarry avait raison, écrit Pires. A l'OM quand t'es bon, t'es le roi, mais quand t'es pas bon, c'est chaud...".