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Au lendemain du 4e sacre de son histoire, le Paris SG a officialisé jeudi la prolongation du contrat de Laurent Blanc au poste d'entraîneur jusqu'en 2016, une récompense pour le technicien, choix par défaut du Qatar à son arrivée en 2013.
Le remplaçant de Carlo Ancelotti a réussi son examen de passage parisien avec un doublé Championnat-Coupe de la Ligue, balayant le scepticisme initial de QSI (Qatar sports Investments) qui a longtemps rêvé de noms plus prestigieux (Wenger, Mourinho, Villas-Boas, Capello, Benitez, Mancini) pour succéder à l'Italien parti au Real Madrid.
La poursuite de son engagement à Paris n'était qu'un secret de polichinelle depuis plusieurs semaines mais l'ancien défenseur des Bleus (97 sélections), champion du monde (1998) et d'Europe (2000), souhaitait attendre la conquête définitive du 2e titre de l'ère qatarie pour parapher son nouvel engagement.
"Je suis assez têtu et tant que les objectifs ne sont pas atteints, il était hors de question de prolonger, même s'il y avait des accords avec le club", avait-il déclaré mercredi.
Même s'il l'a réfuté au soir du couronnement parisien, Blanc a sans doute voulu profiter de sa position de force pour négocier une revalorisation salariale et pour être consulté sur le recrutement, géré en direct par le président Nasser Al Khelaifi après le départ du directeur sportif Leonardo à l'été 2013.
Avec ce 2e trophée de champion de France, après celui glané à la tête de Bordeaux en 2009, le "Président" a en tout cas réussi à asseoir sa réputation de technicien. Il est également parvenu à imposer un style de jeu plus offensif, tranchant avec le pragmatisme tactique des deux années Ancelotti.
Al Khelaifi a ainsi salué dans le communiqué du PSG "le parcours remarquable réalisé cette saison" et le "style élégant et performant initié par Laurent Blanc ". "Il était légitime de lui renouveler et signifier notre confiance", a-t-il ajouté.
- Pas de chèque en blanc -
D'abord réservés, les cadres du vestiaire parisien qui ont l'oreille d'Al Khelaifi (Ibrahimovic, Thiago Silva, Thiago Motta) ont fini par adhérer à son discours sans pourtant que l'on puisse y percevoir un enthousiasme sans bornes.
Sur la scène nationale, Blanc, 48 ans, a du reste fait mieux qu'Ancelotti, impuissant dans les coupes nationales. Mais il n'a pas réussi à hisser sa formation en demi-finales de la Ligue des Champions, objectif affiché du Qatar, propriétaire du club depuis 2011.
L'élimination en quart de finale de la C1 face à Chelsea (3-1, 2-0) constitue le point noir de sa saison, malgré une domination outrancière en France. Sa gestion tactique a beau avoir été louée à l'issue du match aller au Parc des Princes, il a souffert de la comparaison avec le rusé José Mourinho à Stamford Bridge.
Mercredi, Blanc a d'ailleurs fait son mea culpa. "J'ai appris beaucoup du parcours, je n'ai pas dû faire certainement les meilleures choses sinon on se serait qualifié. Tout le monde retient ce qui n'a pas fonctionné ou ce qui pourrait être meilleur, c'est comme ça qu'on peut progresser. Le problème, c'est que j'ai l'impression que la saison du PSG a juste été évaluée par rapport à la C1. Je trouve ça simpliste", a-t-il regretté.
L'ancien sélectionneur de l'équipe de France (2010-2012) n'est pas dupe et sait bien que cette prolongation n'est en aucun cas un chèque en blanc en vue de la saison prochaine. Même si Paris devra réduire son train de vie en raison des contraintes imposées par le fair-play financier de l'UEFA, il sera jugé sur sa capacité à porter l'ambitieux projet qatari sur le front européen et à rester le maître en France.
Leonardo continue de conseiller Al Khelaifi en sous-main et reste en embuscade. Et le Qatar fantasme toujours sur un "grand nom" pour porter son projet. Sa marge de manoeuvre est donc des plus étroites.