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© AFP/Pascal POCHARD-CASABIANCA
Affrontements entre manifestants et police à Corte le 15 février 2016, deux jours après des incidents en marge du match Reims-Bastia
Un an quasiment jour pour jour après de violents incidents avec la police en marge du match de L1 Reims-Bastia, sept supporters du club corse condamnés à des amendes sont rejugés jeudi en appel, tablant sur de nouvelles pièces pour prouver leur innocence.
"Notre ligne de défense reste la même : elle dénonce des faits de violence disproportionnée de la part de la police", a déclaré mardi à l'AFP Jean-André Albertini, l'un des avocats des prévenus.
La défense a annoncé qu'elle s'appuierait sur les images "essentielles" de vidéosurveillance de la ville de Reims, qui "montrent bien l'usage de la force", pour demander la relaxe. "Nous allons mettre en balance ces images avec les auditions des policiers et les témoignages des prévenus", a poursuivi Me Albertini, précisant que ces derniers seront tous présents jeudi au procès.
Le procès doit débuter à 14H00.
Il avait été initialement fixé au 15 décembre 2016. Dès l'ouverture de l'audience ce jour-là, la défense avait demandé de pouvoir consulter les images de vidéosurveillance placées sous scellés. Une requête refusée en première instance, mais cette fois-ci validée par Odile Madrolle, la présidente de la cour d'appel.
A l'issue de trois heures de visionnage, "rien ne correspond avec les PV", avait alors constaté Me Mathieu Fabiani, autre avocat des prévenus.
Devant le temps nécessaire à l'étude de ces pièces du dossier, la présidente avait donc choisi de renvoyer le procès, mettant à disposition des parties "des copies de travail".
- "Une bavure"-
"On ne veut pas seulement la relaxe mais la condamnation des forces policières", avait déclaré l'un des prévenus avant l'audience du 15 décembre, dénonçant "une bavure" de la police lors des heurts survenus en ville après le match.
"La police nationale est un sujet tabou : on ne veut pas d'histoire avec la police et on jette aux fauves les Bastiais", avait ajouté Me Fabiani.
Les sept supporters avaient aussi reçu le soutien du président de l'assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, s'alarmant qu'ils soient "passés du statut de victimes à celui d'auteurs d'infractions, tandis que ceux qui apparaissaient comme leurs agresseurs ne semblent nullement inquiétés".
Les fans du Sporting Club de Bastia avaient été condamnés le 13 mai par le tribunal correctionnel de Reims à des amendes allant jusqu'à 2.000 euros pour outrage et rébellion à agent de la force publique. Leurs peines, inférieures aux réquisitions, ont été vécues comme une injustice par les supporters.
Ils avaient cependant été relaxés des poursuites pour "faits de violence".
Leur plainte contre la police pour "violences aggravées, faux et usage et faux" avait également été classée sans suite fin novembre 2016 par le parquet de Reims.
Reste l'information judiciaire ouverte contre X par le parquet pour connaître la vérité sur les circonstances de la blessure de Maxime Beux, toujours en cours. Cet étudiant avait perdu l'usage d'un ?il durant les heurts, ce qui avait provoqué une vague de manifestations en Corse les jours suivants. Il estime avoir été mutilé à cause d'un tir de flashball tandis que le parquet évoque une blessure suite à une chute. L'enquête avait entraîné la saisine de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).