Happy Birthday : |
La saison est déjà terminée pour Hatem Ben Arfa : la Ligue de football professionnel (LFP) a suivi vendredi le nouvel avis de la Fifa et lui a interdit de jouer pour l'instant avec Nice, énième couac dans la carrière de ce talent inabouti.
"Hatem va rester à l?OGC Nice, c?est son choix. Mais même s'il voulait faire autrement, la décision de la Ligue l'empêcherait de signer ailleurs", a déploré le club azuréen, qui ne pourra pas profiter de sa recrue avant la saison prochaine.
Les dirigeants azuréens ont décidé de faire appel de cette décision auprès du Tribunal administratif, pour entrave au droit du travail. Il existe aussi une possibilité d'appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, selon la Fifa.
Ben Arfa voit sa carrière subir un nouvel accroc mais, cette fois, il n'y est pour rien. Le milieu offensif de 27 ans, qui a quitté Newcastle avec pertes et fracas, comme cela avait été le cas avec Lyon et Marseille où s'était déjà forgée sa réputation de joueur ingérable, n'est pas responsable de la situation qui le pénalise.
C'est un imbroglio juridique qui est à l'origine de ce redémarrage manqué pour le joueur, qui rêvait de se relancer dans le Championnat de France, après avoir échoué à conquérir l'Angleterre, d'abord à Newcastle puis à Hull City, où son individualisme a rapidement effacé ses rares exploits sur le terrain.
Car la Fifa a confirmé vendredi qu'à ses yeux, Ben Arfa avait déjà joué pour deux clubs cette saison, ce qui est le maximum autorisé.
Au coeur du dossier figurait un match disputé l'été dernier par l'ancien Lyonnais avec l'équipe des moins de 21 ans de Newcastle, son précédent club, en championnat des centres de formation.
L'ancien joueur de Marseille a ensuite évolué en Championnat d'Angleterre avec Hull City, auquel Newcastle l'avait prêté. La question était donc de savoir si le match disputé avec les moins de 21 ans de Newcastle était officiel ou non.
La Fédération anglaise avait assuré que pour elle, il ne l'était pas. Mais dans un premier avis, la Fifa avait déjà estimé que c'était bien le cas.
- Risque de recours -
Réunie une première fois il y a dix jours, la commission juridique de la LFP avait demandé à la Fédération française de football (FFF) de saisir à nouveau la Fifa afin d'obtenir une réponse "claire et ferme". C'est cette réponse qui est parvenue vendredi aux instances du football français.
Logiquement, la commission juridique de la LFP a choisi de se ranger derrière la décision de la Fifa. Mais elle a tout de même homologué le contrat de "HBA" avec Nice car, à défaut de pouvoir évoluer dans plus de deux clubs au cours du même exercice, "un joueur peut être enregistré auprès de trois clubs successifs", a argué sa commission juridique.
De fait, en attendant de jouer officiellement avec les Aiglons la saison prochaine, HBA pourra s'entraîner avec son club "dans des conditions juridiques sécurisées".
"Je regrette que la Ligue 1 se voie privée du retour d?un joueur de grand talent et je trouve la décision de la Fifa cruelle pour Ben Arfa. Pour autant, cette décision était incontournable pour la Commission juridique de la LFP qui en a tiré les conséquences", a réagi le président de l'instance Frédéric Thiriez.
Au passage, la Ligue s'est épargné le risque d'une multiplication des réserves déposées par des adversaires de Nice quant à la qualification de Ben Arfa. Selon la FFF, plusieurs clubs avaient déjà alerté les instances sur cette possibilité.
Elément à l'origine le plus doué de la génération 1987 (celle des Benzema, Nasri, Ménez), Ben Arfa voit en tout cas sa carrière subir un nouvel accroc, lui qui s'est brouillé avec la quasi totalité de ses entraîneurs en France ou en Angleterre. Sans oublier qu'il avait été rappelé à l'ordre par l'instance disciplinaire de la FFF après l'Euro-2012 pour un comportement inconvenant avec le sélectionneur de l'époque Laurent Blanc .
Sa rencontre professionnelle avec l'exigeant Claude Puel était de fait forcément attendue à Nice, mais elle n'aura pas lieu cette saison. Sauf à l'entraînement.