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La "crispation" évoquée par Laurent Blanc contient-elle une crise en gestation ? Le PSG a concédé son troisième nul 1-1 de suite, dimanche contre Lyon, en cumulant des soucis physique, mental et de leadership.
Évidemment, la situation n'est pas encore alarmante pour les doubles champions de France: ils sont toujours invaincus en huit matches toutes compétitions confondues et postés à trois points du leader en L1. Mais avoir signé plus de nuls (5) que de victoires (3) ressemble en soi à une défaite pour un tel club.
Et ce piétinement recouvre la première moitié du marathon parisien de septembre qui se poursuit dès mercredi à Caen avant un autre déplacement, à Toulouse samedi, séquence conclue par la réception à haut risque du FC Barcelone.
- Un problème physique -
Les Parisiens avaient fini leur rencontre exténués à Amsterdam. Rebelote contre Lyon, où ils ont connu une seconde période sans jus. Pourtant, ils ont offert un beau visage avant la pause, loin du "ronron" qui les engluait souvent en août. Seraient-ils dès lors incapables de produire un match entier de bonne facture quand on ne leur offre pas les buts sur un plateau, comme face à Saint-Étienne (5-0) ?
Laurent Blanc avait pointé les états de forme disparates en raison des retours échelonnés des vacances à la suite de la Coupe du monde.
Le milieu à trois qui faisait la force de l'équipe semble s'essouffler. Si Matuidi s'approche de son niveau habituel, Verratti semble baisser le pied, lui qui a été titulaire aux huit matches et les a presque tous disputés entièrement. Thiago Motta incarne trop le "ronron" pour secouer l'entrejeu, et Cabaye, peu utilisé, manque encore de repères.
En attaque, Ibrahimovic connaît un coup de moins bien qui épouse justement la trajectoire de son équipe. Cavani sauve les meubles avec les deux derniers buts parisiens et une grosse activité défensive. Mais, en dehors de ces buts, peu d'impact offensif.
- Un problème mental -
Le 5-0 contre Saint-Étienne le 31 août aurait-il été un bien pour un mal ? C'est comme si cette facile victoire avait tressé des lauriers sur lesquels les Parisiens se seraient endormis. Comme s'ils se voyaient expédier les affaires courantes en attendant les frissons des tours à élimination directe de la Ligue des champions.
Les joueurs censés créer les occasions, les milieux offensifs et ailiers, sont en crise de confiance. Pastore est entré pour rien dimanche et reste dans le creux de la vague, tout comme Lucas, lui aussi apparu en fin de partie pour quelques accélérations et toujours autant de déchet dans le dernier geste. Ces deux jeunes pépites, au bagage technique supérieur, ne jouent toujours pas libérées, comme corsetées par la peur de mal faire.
Lavezzi, titularisé pour la première fois dimanche, ne se sera guère signalé que par un débordement, et n'offre pas encore une alternative crédible. Quant aux latéraux, ils participent, à l'image de Digne (auteur de la passe décisive pour Cavani dimanche), mais de manière encore trop limitée, à l'instar d'Aurier.
Et puis, il manque une certaine maturité dans cette équipe, trois fois rejointe au score après avoir mené, selon Laurent Blanc : "Sur un corner où on tente un dribble au lieu de tenter une frappe et après on prend un contre... Il faut être pragmatique, ce but on aurait pu l'éviter. Les erreurs qu'on a faites en 2e période... Il faut réfléchir un petit peu. On a voulu marquer un but et on s'est exposé à des contres de 60 m... Il y a des périodes où il faut savoir proposer moins de jeu et se contenter du 1-0."
-Un problème de leadership-
Ces errements de seconde période sont forcément imputables en partie à l'entraîneur, qui ne trouve pas la solution: "Si j'arrivais à l'expliquer, je le dirais d'abord à mon équipe".
L'absence de Claude Makelele , adjoint proche des joueurs au PSG devenu entraîneur à Bastia, a pu peser dans le climat du vestiaire. Celle de Thiago Silva sans doute aussi, c'est-à-dire du capitaine qui recadre ses troupes en cours de match.
Mais c'est assurément la panne d'Ibrahimovic qui fragilise le plus le PSG. Depuis son triplé face aux Stéphanois, "Zlatan", auteur de la moitié des 14 buts parisiens, est devenu quelconque.