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© AFP/PASCAL POCHARD-CASABIANCA
Des supporters bastiais envahissent la pelouse, le 16 avril 2017 avant le match face à Lyon
Le club de Bastia s'expose jeudi soir devant l'instance disciplinaire de la Ligue professionnelle à des sanctions de nature à compromettre son avenir en L1, en raison des incidents qui ont émaillé son match de la 33e journée de championnat interrompu contre Lyon le 16 avril.
Parmi l'arsenal répressif à sa disposition, la commission de discipline de la Ligue (LFP) peut ainsi décider d'un retrait de points qui pousserait vers la relégation en L2 l'actuel lanterne rouge.
Le Sporting, grand habitué des épisodes disciplinaires cette saison, avait déjà écopé, entre autres sanctions, d'un point de retrait avec sursis après les cris racistes fin janvier contre le Niçois Mario Balotelli , italien d'origine ghanéenne.
Le 16 avril, avant le coup d'envoi, une cinquantaine de supporters corses avaient pénétré sur la pelouse pour s'en prendre violemment à une partie de l'équipe rhodanienne et son staff, alors que les joueurs lyonnais achevaient leur échauffement. La match aller remporté par l'OL (2-1) s'était déjà fini dans la nervosité début novembre, sur des propos menaçants de François Ciccolini, l'entraîneur corse de l'époque.
Commencé avec près d'une heure de retard, le match avait finalement été officiellement arrêté après de nouveaux incidents survenus à l'issue de la première période, à la suite d'une altercation entre le gardien lyonnais Anthony Lopes et le directeur des services généraux du SCB, Anthony Agostini.
- 'Statuer sur le sort du match' -
Le 20 avril, la commission avait suspendu le stade de Furiani à titre conservatoire jusqu'à ce jeudi, le temps de mener une instruction. Entre-temps, le SCB a donc joué son match contre Rennes le 29 avril (succès 1-0) à huis clos et sur terrain neutre, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).
Il s'agit désormais de "statuer sur le sort du match (Bastia-Lyon) qui n'a pas pu aller à son terme et sur les conséquences disciplinaires des agissements des supporters" bastiais, comme l'avait expliqué le 20 avril le président de la commission, Sébastien Deneux.
Hormis ce match en suspens contre Lyon (à rejouer? gagné par l'OL sur tapis vert?), Bastia affronte le PSG dans la capitale samedi, est censé recevoir Lorient le 14 mai puis doit se rendre à Marseille le 20 mai pour la 38e et dernière journée de championnat.
Impliquée dans les incidents, l'association de supporters Bastia 1905 s'est mise en sommeil.
Ces échauffourées avaient eu lieu quelques jours après des scènes de violences au Parc OL, où Lyon recevait l'équipe turque du Besiktas en Europa League.
- Justice civile en action -
En attendant que la justice sportive ne se prononce jeudi soir, avec possibilité pour le Sporting de faire appel, la justice civile a avancé de son côté.
Fin avril, quatre hommes ont été interpellés et un cinquième s'est présenté au commissariat. Tous sont soupçonnés d'avoir participé aux violences.
Ils doivent être jugés le 15 mai. Parmi eux figure Anthony Agostini, placé sous contrôle judiciaire et interdit de pelouse sur les stades qui accueillent des matches de son équipe.
Un supporter du club et un stadier ont aussi été placés sous contrôle judiciaire et interdits de stade, et deux autres fans ont été placés en détention provisoire dans l'attente de l'audience du 15 mai en raison d'"un risque de récidive".
Ce mercredi, onze hommes ont été interpellés lors d'une seconde vague d'arrestations. "Nous ne leur imputons pas de violences, mais nous estimons que ces personnes sont entrées dans le stade et ont poursuivi les joueurs lyonnais", a détaillé le procureur de Bastia, Nicolas Bessone, à l'AFP. Cette pénétration sur le terrain dans le but de perturber le match peut être punie d'un an d'emprisonnement, a-t-il précisé.
Deux joueurs lyonnais, les gardiens Anthony Lopes et Mathieu Gorgelin, ont porté plainte contre X pour "violence en réunion dans une enceinte sportive" et le parquet de Bastia a ouvert une enquête en flagrance pour "violences". Le club de Bastia a lui aussi déposé plainte contre X avec constitution de partie civile.
Anthony Agostini a pour sa part annoncé le dépôt de deux plaintes: une contre Anthony Lopes pour "violences, injures et menace de mort"; l'autre pour "dénonciation calomnieuse" contre Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, qui l'a accusé d'avoir frappé Lopes.