Happy Birthday : |
C'est un petit jalon historique que le PSG a posé vendredi à Lille (1-0), comme une marque supplémentaire de son hégémonie nationale: il s'est imposé dans son entame de Ligue 1 pour la première fois de l'ère qatarie, depuis 2011.
L'exclusion de Rabiot (28e), qui a laissé les Parisiens à dix pendant une heure, aurait pu être le fait du match, mais ce fut finalement le but de Lucas, inscrit après un beau jeu en triangle avec Matuidi et Cavani, en trombe et en effaçant Enyeama (57e).
Et du coup, Paris est déjà leader ! Bon, ce n'était jamais que le premier match de la première journée de championnat, avant ceux de samedi et dimanche, notamment Marseille-Caen, Nice-Monaco et Lyon-Lorient. Mais cela tranche donc déjà avec les quatre précédentes saisons (une défaite et trois nuls lors de la journée inaugurale).
Ibrahimovic n'était pas là (genou), contrairement à Di Maria, la recrue star de l'été (63 M EUR estimés), mais en tribunes. Et l'Argentin, qui a dit jeudi avoir vu ses nouveaux coéquipiers remporter le Trophée des champions (2-0 contre Lyon samedi), a pu assister à son premier match du PSG in situ.
Et il en eut deux, le premier d'une demi-heure, le second dans l'heure restante. La césure, ce fut la réduction du PSG à dix avec l'exclusion de Rabiot (28e).
- Rabiot exclu en 5 minutes -
Avant, une domination parisienne sans partage, quoique stérile. Après, des débats rééquilibrés, avec même quelques situations chaudes devant la cage de Trapp, le jeune gardien allemand préféré à Sirigu, une recrue qui, sans être énormément sollicitée, a fait son travail sans trembler.
Avant, Hervé Renard avait dérogé au traditionnel 4-3-3 lillois en privilégiant un 4-2-3-1, histoire de densifier le coeur du jeu. Mais peu importe le système lillois: le PSG rentrait dans la défense adverse comme dans du beurre amolli par la douceur vespérale de Villeneuve-d'Ascq.
Les Parisiens s'infiltraient dans le bloc regroupé sur ses bases, ou dans son dos, mais ne parvenaient à concrétiser leur large domination. Centres ou ballons en profondeur mal ajustés, sorties judicieuses d'Enyeama, une jambe ou un pied qui traîne: ça ne rentrait pas.
Cavani pouvait en témoigner, lui qui voyait Amadou jaillir devant lui (2e, 14e), et qui réclamait vainement un penalty après une belle ouverture de Matuidi (7e).
Et à force, ça s'énervait, comme si les deux 0 du tableau d'affichage au bout de vingt minutes de jeu titillaient cruellement les nerfs parisiens. Et ce sont ceux de Rabiot qui ont craqué.
Le milieu de 20 ans a gâché sa belle opportunité, celle d'une titularisation en sentinelle à la place d'un Thiago Motta aux velléités de départ, en se faisant exclure en cinq minutes: il était averti pour un tacle dangereux (23e) puis pour avoir essayé de récupérer grossièrement le ballon qu'il venait de perdre près de sa surface (28e).
- Nervosité, solidarité -
Carton rouge, le PSG réduit à dix au bout d'une demi-heure de jeu. Et à la mi-temps, Thiago Motta entrait à la place de Pastore, sacrifié. Rageant pour ce dernier, qui avait été préféré à Lavezzi et occupait son poste préféré de N.10 au sein du 4-4-2 avec milieu en losange.
L'exclusion de Rabiot reflétait aussi une grande nervosité de la part des Parisiens, concédant de nombreux coups francs aux trente mètres, cafouillant leur jeu, s'emportant à chaque coup de sifflet; en définitive gagnés par le doute.
Mais ils redressaient la barre et se remettaient dans le match pour, d'un éclair signé Lucas, le faire basculer en leur faveur puis conserver le score.
A dix contre onze, ils faisaient preuve de solidarité devant Trapp en repoussant plusieurs frappes lilloises, histoire d'éviter la malédiction des nuls qui avait grevé leur début de saison dernière (six sur leurs neuf premiers matches de championnat).
Et ils assuraient l'essentiel. Mais pour Rabiot, comme on avait pu le lire sur les lèvres de Laurent Blanc après le match à Montpellier où les Parisiens avaient décroché leur troisième couronne consécutive, le débriefing promettait d'être "salé"...