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Vice-champion du monde 2006 comme joueur, Claude Makelele a vécu des débuts cruels comme entraîneur à Bastia: il est le premier technicien de L1 limogé cette saison, après seulement 12 journées.
"Au vu des résultats, il était devenu important de faire quelque chose", a indiqué à l'AFP et France Bleu Corse Frequenza Mora, le président du SC Bastia, Pierre-Marie Geronimi, espérant avoir créé avec ce départ un "choc psychologique".
La décision a été actée à l'issue d'une triste prestation et d'une défaite à Guingamp (1-0) samedi. Ce revers lors de la 12e journée a placé Bastia en avant-dernière position. Mais les ennuis de "Make" ont commencé dès la 2e journée et ce fameux coup de tête de Brandao sur le nez de Thiago Motta... Sans son attaquant vedette, suspendu, les dés étaient pipés pour l'ancien joueur de Chelsea et du Real Madrid.
Lui qui avait refusé une prolongation de contrat au Paris SG, et une revalorisation salariale conséquente pour rester le bras droit de Laurent Blanc , aura donc encaissé de plein fouet la dure réalité du quotidien d'un entraîneur.
L'ancien milieu du Celta Vigo est resté élégant dans sa sortie, parlant d'"aléas du métier d'entraîneur" qu'il "accepte". "A l'avenir, je ne ferai pas les mêmes erreurs", a-t-il seulement glissé, sans acrimonie.
De son côté, le président du SCB a assuré ne pas regretter son choix. "Je suis persuadé que c'est un grand entraîneur et qu'il deviendra un très grand dans un autre club", a-t-il lâché.
En 12 journées, son groupe n'aura glané que dix points pour deux victoires, dont une seule à domicile. Soit le plus mauvais rendement du SC Bastia en Ligue 1 depuis l'instauration de la victoire à trois points. Des statistiques qui contrastent fortement avec celle de son "pote" Willy Sagnol , autre petit nouveau en L1 cette année, qui comme lui était finaliste de la Coupe du monde 2006. Avec Bordeaux, l'ancien entraîneur des Espoirs trône en quatrième position.
Mais peut-on comparer les Girondins et le club corse ? La réponse est évidemment non. D'un point de vue budgétaire, d'une part, et au niveau de l'environnement, d'autre part. Là où le néo-bordelais a connu une arrivée paisible, "Make" a lui dû reconstruire toute une équipe. Une quinzaine de départs pour autant d'arrivées. De quoi compliquer un peu plus des débuts au plus haut niveau.
- Antonetti pour lui succéder ? -
Il ne faut pas oublier non plus les dossiers extra-sportifs comme les incidents autour du premier match de la saison face à l'OM ou l'affaire du drapeau corse sorti à Nice. Beaucoup de raisons qui peuvent expliquer des débuts cauchemardesques.
Pointé du doigt par les supporteurs pour son manque d'implication dans la vie quotidienne du club, Makelele a souffert de la comparaison avec son prédécesseur, Frédéric Hantz. En quatre saisons, le Ruthénois a propulsé le club corse de National en L1. Mais Hantz était surtout un homme très engagé dans de nombreux dossiers évocateurs dans l'île (sacralisation du 5 mai, défense de la langue corse).
Pour sa première à la tête d'une équipe pro, le joueur formé à Nantes sort donc par la petite porte. Lui et son adjoint Didier Tholot quittent le SC Bastia et laissent, pour le moment, les rênes du club à Ghislain Printant, le directeur du centre de formation, et Hervé Sekli, l'entraîneur des gardiens. Les deux hommes dirigeront les prochaines séances jusqu'à l'arrivée d'un nouveau coach.
Le nouvel entraîneur devrait être connu dans les 72 heures. Si pour le moment aucun nom n'a réellement filtré, le président bastiais a annoncé "qu'il existait une short-list de trois hommes" sans en divulguer le contenu. Frédéric Antonetti, arrivé à la tête de Bastia en octobre 1994 après onze journées et qui avait sauvé miraculeusement la formation corse avant de passer six saisons sous le maillot frappé de la tête de Maure, semble tenir la corde.