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© AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
L'entraîneur portugais de Nantes Sergio Conceiçao, le 5 février 2017 lors du match face à Nancy
Après avoir métamorphosé le FC Nantes en quelques semaines, l'entraîneur portugais Sergio Conceiçao suscite déjà les convoitises, même si les Canaris veulent s'accrocher à leur sauveur.
"Bienvenue sur mon compte Twitter. @FCNantes ici c'est chez moi ! #JeReste #AllezFCNantes". Avec ce premier message posté lundi sur son tout nouveau compte, le coach a tenu à couper court à toutes les rumeurs en faisant un remplaçant possible à Claudio Ranieri à la tête de Leicester.
Les contacts avec les Anglais sont restés très embryonnaires et un départ semblait difficilement envisageable après trois mois en poste, mais l'information avait de quoi inquiéter un peuple jaune et vert, sous le charme de son nouveau technicien.
- Rythme d'européen -
Un engouement qui s'explique aisément par ses résultats, avec 21 points pris en 11 matches de championnat depuis son arrivée.
Un rythme d'européen, puisque seuls Monaco (24), l'adversaire de Nantes dimanche (21 heures) et Paris SG (23) ont fait mieux, et Lyon, autant.
Onzième avec 34 points, Nantes peut viser les places 6 à 10, objectif du club en début de saison qui semblait compromis quand Nantes était 19e, après une défaite à Guingamp (2-0) lors de la 16e journée, juste avant l'arrivée de Conceiçao.
Au-delà des chiffres, Conceiçao a aussi séduit par son implication totale, sa passion sur le bord du terrain et la qualité de son français lorsqu'il s'exprime publiquement.
"Il est hors de question qu'il parte maintenant ou en fin de saison", a martelé le président Waldemar Kita dans les colonnes de L?Équipe lundi dernier.
"Si la Juventus ou l'Inter le contactaient, je pourrais très bien comprendre. Mais pas Leicester qui joue le maintien alors qu'il pourra viser un très grand club dans deux ou trois ans", a poursuivi l'homme d'affaires franco-polonais.
- Exigences à l'intersaison -
Un scénario qui pourrait tout à fait convenir à Sergio Conceiçao.
Ambitieux, le Portugais rêve d'entraîner Porto, "son" club, ou une grosse écurie européenne. Mais à 42 ans, il n'a aucune raison de se presser.
Ses qualités de meneur lui ont permis d'insuffler en quelques semaines, chez une équipe au fond du trou psychologiquement, une force de caractère encore démontrée mercredi à Bastia, où ils ont arraché le nul 2-2 alors qu'ils étaient menés 0-2 à un quart d'heure de la fin.
Mais pour franchir un palier, il manque de référence dans la durée. Diriger Nantes une saison entière dans un championnat un peu plus relevé que la Liga Sagres, où il avait atteint la quatrième place avec Braga, lui en donnerait l'occasion.
Deux inconnues peuvent encore venir troubler ce scénario qui semble le plus raisonnable. La première est le rôle que peut jouer Doyen Sport, avec qui il dit travailler de façon informelle, même si le site internet de l'entreprise spécialisée dans le placement de sportifs et d'entraîneurs figure dans sa biographie sur Twitter.
Proche de le caser à Marseille l'été dernier, Doyen verrait sans doute d'un bon ?il un départ vers une équipe plus prestigieuse.
L'autre incertitude porte sur les moyens mis à sa disposition cet été pour recruter.
Si le minimum syndical a été assuré cet hiver avec trois arrivées (Pardo, Oliveira, Nakoulma), Nantes aurait bien eu besoin d'un stoppeur et d'un buteur en plus.
Conceiçao, qui n'apprécie guère cette période, où le risque de surpayer des joueurs médiocres est élevé, sera beaucoup plus exigeant à l'intersaison.
Ambitieux, il ne se contentera pas d'une enveloppe abondée uniquement par la vente prévisible d'Amine Harit.
Waldemar Kita, qui a déjà fait le douloureux sacrifice de se mettre en retrait comme jamais depuis son arrivée au club, pour laisser les mains libres à son entraîneur, sait qu'il faudra un effort supplémentaire pour le garder. En espèces sonnantes et trébuchantes, de préférence.