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© AFP/NICOLAS TUCAT
Le portier de Bordeaux Cédric Carrasso, le 22 avril 2017 au Matmut Atlantique face à Bastia
Avec Bordeaux, son club depuis huit ans, Cédric Carrasso va sûrement livrer, malgré lui, sa dernière bataille contre Marseille, où il a fait ses classes, dimanche dans un choc crucial pour les places européennes.
Faute de décision rapide de ses dirigeants à son sujet, le gardien en fin de contrat devrait effectivement quitter les bords de la Garonne cet été. Il ne pouvait cependant pas rêver meilleure affiche pour faire ses adieux au public girondin.
Entre l'équipe au scapulaire, qu'il défend depuis 2009, et l'OM, où il a joué de 2000 à 2008 (avec deux prêts entretemps), nul doute que la rencontre a pour lui un goût particulier. Surtout compte tenu des enjeux: l'invincibilité girondine qui perdure depuis 40 ans entre les deux formations à Bordeaux, et cette 5e place synonyme d'Europa League.
Mais s'il y a l'Europe au bout, elle se jouera vraisemblablement sans lui. Depuis la mi-mars et l'annonce des premiers contacts entre Bordeaux et le gardien international français de Rennes Benoît Costil, de cinq ans et demi son cadet, Carrasso (35 ans) se fait beaucoup moins d'illusions quant à la suite.
Il aurait pu lâcher le morceau, nourrir de la ranc?ur envers ce club avec lequel il a joué 254 matches de L1 et auquel il a proposé un deal au début du printemps pour pouvoir poursuivre l'aventure une année de plus.
Mais c'est mal connaître ce professionnel "d'une grande constance cette saison, qui nous a gagné des points", selon son entraîneur Jocelyn Gourvennec, qui ne montre rien de ses éventuels états d'âme.
Un joueur adulé par les supporters bordelais, qui lui ont adressé une banderole de soutien explicite: "Gardien des valeurs du FCGB, Girondin à tout jamais".
Dans le vestiaire, sa parole reste très écoutée, tout comme sur le terrain où il est revenu à un niveau digne des meilleurs gardiens de L1 après avoir renvoyé sur le banc son suppléant attitré Jérôme Prior, ainsi que Paul Bernardoni, champion d'Europe U20 à la saison blanche en pro.
- 'Trop de choses se racontent sur moi' -
Oubliées ses deux blessures au genou gauche qui ont noirci son année 2016 (11 matches de L1 disputés) et semé, par ricochet, le doute dans l'esprit des décideurs bordelais, dont le nouveau président Stéphane Martin qui, début avril dans un entretien à l'AFP, voulait se donner du temps pour statuer sur son cas et ceux des autres joueurs en fin de contrat comme lui.
Les performances signées en avril par Carrasso, alignant quatre "clean sheets" consécutifs, ont-elles changé la donne et retardé l'annonce de l'arrivée de Costil, révélée par le Télégramme le 21 avril ?
Possible sur la forme, peu probable en réalité. Après le nul à Dijon (0-0) où il avait été déterminant, le gardien expliquait à Sud Ouest qu'"il y a trop de choses qui se racontent sur moi".
"Je trouve qu'on juge trop Carrasso par rapport à son âge et ses blessures anciennes. Des blessures anciennes, cela arrive à tout le monde. Après si on me juge sur mon âge et les blessures anciennes, c'est leur problème. Moi je me juge sur les performances sportives, c'est le plus important", insistait-il.
Pour éviter de se retrouver en plan fin juin, l'Avignonnais et ses représentants ont sondé le marché pour trouver un point de chute. Montpellier, près de sa région natale, aurait le profil pour l'accueillir. Son clan l'a ébruité, comme pour rappeler que d'autres clubs sont encore prêts à miser sur lui. Malgré "son âge et ses blessures anciennes."