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Trois victoires en douze matches, un entraîneur qui allume ses joueurs en conférence de presse, accueillis en pleine nuit par des supporteurs très en colère: Bordeaux traverse une période de grosses turbulences.
Le président Jean-Louis Triaud a rencontré longuement ses joueurs dimanche matin au Haillan au lendemain de la défaite face à Ajaccio, puis son entraîneur Willy Sagnol . Un entretien classique, comme ils le font le lendemain de chaque défaite ou de mauvaise passe.
Sauf que ces rencontres entre les deux hommes se reproduisent à échelle plus rapprochée ces dernières semaines, signe d'un malaise palpable, qu'il soit sportif, humain. Pour ne rien arranger, des tensions semblent surgir entre l'ancien latéral international et une partie de son groupe.
Rien n'a filtré de cet entretien dominical qui intervient après une nuit agitée. Aucun ultimatum n'a été officiellement posé au technicien girondin qui doit préparer deux matches cette semaine, contre Sion jeudi en Europa League et contre Monaco dimanche en L1.
Les deux derniers matches de Sagnol ? La question se pose mais les dirigeants bordelais ne sont par tradition pas des adeptes de la révolution.
Reste que la pauvreté affichée dans le jeu par les hommes de Sagnol samedi soir face au promu ajaccien inquiète depuis un moment. Les Girondins sauvent encore les apparences avec une 13e place de L1, mais ne comptent que trois victoires en douze journées.
A chaud samedi soir à Ajaccio, Sagnol n'y a pas été de main morte. "Ce match suscite beaucoup d'inquiétudes, car à défaut d'être techniquement indignes de la Ligue 1, mes joueurs n'ont rien montré ce soir: pas d'esprit de groupe, ni d'état d'esprit", a-t-il lâché.
"On est dans le néant"
"J'ai le sentiment qu'à l'intérieur du groupe, des choses se sont cassées et des attitudes, ces derniers jours, me laissent penser qu'il y a une fissure interne au sein du groupe, avait-il poursuivi. On est face à un problème de valeurs. On est dans le néant. Tout ce qui faisait la force de cette équipe durant deux mois a disparu en octobre". Des mots très durs.
Les supporteurs girondins l'ont aussi remarqué. Très remontés après cette piètre prestation en Corse, des membres des Ultramarines, le groupe de supporteurs le plus représentatif, se sont invités dimanche vers 1H du matin à l'aéroport de Mérignac pour exprimer leur colère et exigé une révolte des hommes de Sagnol "pour sauver l'institution FCGB".
Massés derrière un cordon de sécurité, entre forte bronca et sifflets, ils ont lancé à leurs joueurs: "vous êtes indignes du maillot. Vous n'avez aucun amour propre".
Interpellés, le président Triaud et Sagnol ont échangé avec eux. Au nom des joueurs, le capitaine Lamine Sané en a fait de même, ainsi que le milieu tchèque Jaroslav Plasil , un des plus anciens du groupe, qui est sorti de ses gonds.
"Tu crois qu'on n'en a rien à foutre de jouer comme ça ?", a-t-il répondu, visiblement touché par la situation, à un représentant des supporteurs.
Cet +accueil musclé+ sous les sifflets et dans une forte tension n'a pas été du goût de deux jeunes joueurs du club, le gardien remplaçant Jérôme Prior et l'attaquant Thomas Touré, qui a, selon plusieurs témoins, proféré des insultes envers une supportrice.
Touré, convoqué dimanche matin par son club, a présenté ses excuses dans la foulée dans un communiqué relayé par le site du club.