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L'Olympique de Marseille a annoncé vendredi soir avoir trouvé "un accord contractuel portant sur l'engagement de Marcelo Bielsa au poste d'entraîneur" pour les deux saisons à venir, espérant trouver un nouveau souffle avec l'arrivée de l'Argentin, surnommé "El Loco" (le fou).
Ce chantre de la rigueur tactique, âgé de 58 ans, signera officiellement son contrat "lors de sa prochaine venue à Marseille, au terme du championnat", précise le club phocéen dans un communiqué publié sur son site internet, sans plus de détails.
L'Argentin succèdera au poste d'entraîneur à José Anigo, qui assure l'intérim depuis l'éviction en décembre dernier d'Elie Baup.
Sa venue met fin à un feuilleton interminable qui a fait passer ces dernières semaines l'avenir incertain de l'OM au second plan. Car le club, qui reste sur deux nuls, vit une fin de saison pénible et peut tout juste espérer, pour sauver son année, une qualification en Europa League s'il reprend d'ici la fin de la saison la 5e place à Lyon. L'OL qui se déplace dimanche au Vélodorme et compte toutefois 5 points d'avance sur l'OM.
Le président marseillais Vincent Labrune avait fait état d'"un accord de principe" avec Bielsa dès le 21 avril, à l'issue de la rencontre contre Lille. "Dans l'esprit, on est d'accord avec Marcelo Bielsa sur le projet sportif", avait-il assuré.
Anigo, entraîneur mais aussi directeur sportif de l'OM et à ce titre également en charge du recrutement, s'était dit confiant, vendredi lors d'un point presse, sur son arrivée imminente. "Il est normal qu'entre l'accord de principe et la signature, il se passe du temps. Mais la signature est en bonne voie. Cela aboutira car il n'y a pas d'obstacle majeur", avait-il dit. Selon lui, "il est l'entraîneur qu'il faut à l'OM".
- Réconcilier le public avec son équipe -
Ancien sélectionneur de l'Argentine et du Chili, Bielsa a gagné ses premiers et uniques trophées en club au début des années 1990, à la tête de son ancien club des Newell's Old Boys (trois titres). Il a aussi conduit le club espagnol de l'Athletic Bilbao à une finale de l'Europa League en 2012, perdue contre l'Atletico Madrid (3-0).
L'homme, qui jouit d'une cote énorme à l'étranger comme dans son pays sans pour autant afficher un palmarès très fourni, avait assisté le 11 avril, dans les tribunes du stade de la Mosson, à la victoire de l'OM contre Montpellier (3-2). Il était accompagné de son adjoint chilien Diego Reyes et de l'ancien international français Manuel Amoros , ex-Marseillais, qui pourraient tous deux faire partie de son staff à Marseille.
Parviendra-t-il à réveiller l'OM où les belles promesses de la saison passée, conclue par une deuxième place, se sont vite évanouies? L'entraîneur Elie Baup en faisait les frais début décembre. Anigo n'a pas fait mieux depuis lors: son bilan est de 1,44 point par match (six victoires, huit nuls et quatre défaites), contre 1,58 pt/match pour Baup jusqu'à son éviction.
Bielsa devra avant tout réconcilier le public marseillais avec son équipe, actuellement sixième de Ligue 1 à 14 points de Lille, loin de ses objectifs de début de saison qui étaient de terminer dans les trois premiers.
Début avril, malgré la victoire contre Ajaccio (3-1), le public avait appelé à la démission de José Anigo, lui-même ayant quelques jours auparavant critiqué des joueurs qui "n'ont pas fait le métier".
Une ambiance étouffante qui avait atteint son paroxysme en janvier. Un tag avait été découvert sur les murs de la Commanderie, le centre d'entraînement de l'OM, évoquant la mort du fils d'Anigo, tué par balles le 5 septembre dans les quartiers nord de la ville. Auparavant, un groupe de supporteurs avait appelé à "humilier les joueurs", ces "sous-hommes".