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© AFP/Thomas Samson
David Beckham
entouré par le président du PSG Nasser Al-Khelaifi et le directeur sportif Leonardo, le 31 janvier 2013 au Parc des Princes à Paris.
Evènement médiatique considérable et opération marketing joliment ficelée, l'arrivée au Paris SG de David Beckham s'accompagne néanmoins de quelques doutes du point de vue sportif, l'Anglais semblant, à 37 ans, loin du joueur qu'il a été.
Cinq mois seulement: la durée même du contrat de "Becks" à Paris indique que la partie sportive n'est pas exactement la priorité dans cette affaire.
Déjà parce que la saison s'arrête fin mai et qu'il ne s'agit donc que de quatre mois de football. Ensuite parce que le joueur a reconnu lui-même qu'il aurait besoin de "quelques semaines" pour se remettre en forme après deux mois complets sans compétition.
Plus largement, le souvenir de l'élégant milieu de terrain et de son pied droit unique s'est un peu effacé au fil des ans, lui qui a rejoint les Etats-Unis et la MLS en 2007 et n'a plus porté le maillot de sa sélection depuis 2009.
"Au niveau physique je me sens bien, comme si j'avais 21 ans. Je n'ai pas perdu beaucoup de vitesse mais je n'en ai jamais vraiment eu", a plaisanté Beckham jeudi.
Certains, pourtant, ne sont pas convaincus. Interrogé par l'AFP, l'entraîneur de Lorient Christian Gourcuff, vraiment pas emballé par un recrutement "qui n'a rien de sportif", a ainsi soulevé "les exigences physiques particulières" de la Ligue 1.
"Je ne suis pas spécialiste du soccer (MLS, ndlr), mais quand je vois les joueurs qui flambent là-bas, je pense qu'il y a une marge avec les championnats européens", a-t-il dit.
Pour Reynald Denoueix, ancien entraîneur de Nantes et de la Real Sociedad, le profil du joueur est intéressant, sous réserve effectivement de sa forme physique.
"Ses qualités sont le jeu de passe et le travail pour l'équipe. C'est très bien pour le PSG. Mais cela suppose une condition physique qui lui permette de se démarquer et d'être disponible. S'il n'a pas les ressources physiques pour exister, ce sera déjà un problème pour lui de recevoir le ballon", a expliqué le technicien à l'AFP.
"Avoir 37 ans n'interdit pas d'être compétitif, il y a des cas qui le prouvent. Mais il faut des aptitudes exceptionnelles", relève de son côté Gourcuff.
A supposer que Beckham, gros travailleur et professionnel irréprochable, ait ses aptitudes, il reste à se poser la question de son utilisation et de sa place dans la hiérarchie d'un groupe parisien haut de gamme.
"Je ne sais pas où il en est mais à son âge et avec son parcours ces dernières saisons, ça me semble très difficile d'être compétitif dans ce groupe", reprend Gourcuff.
© AFP/AFP
La carrière et le palmarès de David Beckham
, nouvelle recrue du PSG.
La possibilité de le voir évoluer à droite, là où il a débuté et connu ses grands succès avec Manchester United, semble exclue. Beckham reste un centreur exceptionnel et la qualité de ses coups de pied arrêtés sera un atout immense pour le PSG mais il n'a jamais été un grand joueur de débordement et il ne peut plus l'être à son âge.
En outre, le 4-4-2 installé ces derniers mois par Carlo Ancelotti privilégie les joueurs de percussion, Ménez, Lavezzi ou Lucas, tous dribbleurs et rapides, soit l'exact opposé du "Spice Boy".
Reste la possibilité de l'utiliser dans un poste plus axial et reculé, là où il a réussi de très bonnes saisons au Real Madrid (2003-2007) et où son coup d'oeil et la précision de son jeu long font merveille.
"Mais dans ce cas, c'est un problème de complémentarité qui se pose. Il faudra aussi défendre", insiste Gourcuff, imaginant une possible association avec l'infatigable Matuidi.
L'idée d'un milieu à trois où le labeur serait mieux partagé est également envisageable et serait probablement la solution la mieux adaptée aux vieilles jambes de Beckham, mais Ancelotti y a renoncé quand il est passé au 4-4-2 en novembre.
Le technicien italien reviendra-t-il sur sa décision pour faire une place à sa nouvelle vedette? On peut en douter quand on se souvient que la venue de l'Anglais à Paris l'hiver dernier avait notamment buté sur l'impossibilité pour Ancelotti de lui garantir un minimum de temps de jeu.