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© AFP/Philippe Marini
Le stade Armand Cesari lors du match à huis clos entre Bastia et Marseille le 12 décembre 2012
Le Sporting Club de Bastia, où s'accumulent les incidents cette saison, est plongé en pleine tourmente après la suspension de son stade par la Ligue de football professionnel (LFP) que les dirigeants bastiais accusent de vouloir "détruire" leur club.
Mais le club corse n'a pas l'intention de se laisser faire: vendredi soir, il a annoncé avoir fait appel de la suspension de son stade et de la décision d'organiser à Gueugnon le match l'opposant à Nancy dans le cadre de la 19e journée de L1 et prévu le 22 décembre. Samedi, il va saisir le Comité olympique français (CNOSF).
Les jets de pétard sur le bus de l'OM et l'ambiance parfois électrique autour du stade Armand-Cesari mercredi soir lors de Bastia-Marseille (1-2), pour un match se déroulant pourtant à huis clos, ont pesé lourd.
Jeudi, la commission de discipline de la Ligue a décidé de suspendre à titre conservatoire le stade enclavé de Furiani, en raison de la multiplication des incidents.
Le président de Bastia, Pierre-Marie Geronimi, lui-même suspendu depuis octobre de toutes fonctions officielles par la Ligue pour son comportement envers le corps arbitral, a estimé qu'à travers cette sanction, "on veut tout simplement détruire le Sporting".
Vendredi matin, un dirigeant historique du club, Jo Bonavita, annonçait qu'il entamait une grève de la faim pour protester contre la décision de la Ligue et son président Frédéric Thiriez.
"Je poursuivrai ma grève de la faim jusqu'à ce que la sanction soit levée", a déclaré M. Bonavita, qui a vécu l'épopée bastiaise de 1978 jusqu'en finale de la Coupe de l'UEFA. "Même si j'ai 73 ans et que bon nombre de personnes m'ont prévenu des risques encourus, je continuerai cette grève de la faim pour protéger toutes les familles qui vivent grâce au Sporting".
Dans un communiqué, M. Thiriez a de son côté apporté son soutien à la commission de discipline.
"Face à l'accumulation des incidents graves qui se sont succédé cette saison dans le stade de Bastia, dont les conséquences auraient pu être tragiques, et que la LFP ne saurait assumer plus longtemps sans mettre en cause de manière irréfléchie sa responsabilité, le président de la LFP approuve totalement la décision courageuse et justifiée prise par la Commission de discipline", écrit la LFP.
Jeudi, la commission avait estimé "patent" au regard d'incidents intervenus lors de plusieurs rencontres à Bastia "qu'il règne une grande insécurité pouvant à tout moment entraîner la mise en danger des spectateurs et des acteurs du jeu".
Depuis quelques mois, les incidents se multiplient. En septembre, des affrontements entre supporteurs bastiais et policiers avaient fait une dizaine de blessés légers, en marge de Bastia-PSG (0-4).
Lors de la journée suivante, le derby Ajaccio-Bastia avait été brièvement interrompu en fin de rencontre, avec des incidents en tribunes, ce qui avait entraîné la sanction du match à huis clos de mercredi.
Le 28 novembre, Bastia-Lille (Coupe de la Ligue) avait également été interrompu après des jets de projectiles, dont l'un avait touché un arbitre assistant au crâne.
"On a l'impression que le Sporting dérange en Ligue 1, a réagi vendredi le milieu et capitaine bastiais Jérôme Rothen. Le club et les joueurs ne se laisseront pas abattre et nous dérangerons encore longtemps. On veut tout simplement tuer le club".
"Lorsque je jouais au Paris SG, à chacun de nos déplacements à Marseille, notre bus était accueilli par des caillassages, a ajouté l'ancien international. Des choses bien plus graves qu'à Furiani se sont produites durant ces matches, pour autant le club (marseillais) n'a jamais vu son stade suspendu à titre conservatoire".
Le prochain match à domicile du SCB, face à Nancy, prévu le 22 décembre doit désormais se tenir à Gueugnon. Pour Jean Fernandez, l'entraîneur de Nancy, si la LFP a pris la décision de suspendre le stade Furiani, "c'est que Bastia méritait cette sanction. Des erreurs ont été commises au niveau de la sécurité. Après, je suis qui pour dire si c'est mérité ou pas ? Le fait de ne pas jouer à domicile est un désavantage pour Bastia, c'est clair. Mais les Corses vont être hyper motivés en évoluant ailleurs".