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C'est une histoire comme le sport en réserve parfois: Yacine Bammou, 22 ans, joueur amateur et vendeur dans une boutique du PSG il y a un an, mènera dimanche l'attaque nantaise contre Monaco, pour la 3e journée de Ligue 1.
"Conte de fée", "rêve éveillé", "fabuleux destin"... Il serait facile de verser dans les clichés pour évoquer la trajectoire du jeune Parisien.
La signature au FC Nantes, en juin 2013, de ce milieu offensif de formation, replacé par un entraîneur avisé à la pointe de l'attaque et qui empilait depuis les buts en CFA 2, avec le FC Evry, passe inaperçue.
S'il fréquentait déjà à l'époque le Parc des Princes, c'était uniquement pour y vendre des maillots à la boutique du PSG.
Il aime encore raconter comment un jour il a, en plaisantant à moitié, proposé ses services au directeur sportif du club d'alors, le Brésilien Leonardo.
Sa réponse goguenarde - "tu joues au foot, toi ?" - ne l'avait pas découragé,
Mais ce sont les recruteurs des Canaris qui repèreront en premier le potentiel du jeune homme.
Il signe un contrat amateur et il est prêté à Luçon, où il ne brille guère (1 but), même si le club vendéen remporte le championnat de CFA.
Revenu à Nantes cet été, Yacine Bammou s'épanouit enfin pendant la préparation, marquant plusieurs buts pendant les matches amicaux.
Appelé dans le groupe pro pour la réception de Lens, lors de première journée de Ligue 1, et il entre même en jeu à la 64e minute.
Une chance qu'il lui faudra à peine 30 secondes pour saisir: sur son premier ballon, il reprend victorieusement un centre parfait de Johan Audel au point de pénalty pour donner la victoire à Nantes (1-0).
- Compliments -
Cette entrée tonitruante dans l'élite lui vaut les compliments de son entraîneur Michel Der Zakarian en conférence de presse: "il découvre le monde pro (mais) il a fait une bonne reprise avec nous, ça l'a mis en confiance. Ce qu'il fait, c'est bien, je suis content pour lui".
"Il est affûté. Techniquement, il est à l'aise dos au but. Dans ses déplacements, c'est pas mal. Il a un gros volume de course aussi", avait-il ajouté, en énumérant ses qualités.
Toutefois, sa marge de progression reste importante: "il faut qu'il soit encore plus solide dans les duels. A lui de s'étoffer encore et de continuer à travailler".
Confronté aux prestations décevantes du Vénézuélien Fernando Aristeguieta, Der Zakarian semble décidé à le lancer dans le grand bain.
"Ça, on sait pas, c'est le coach qui choisira. Comme tous les joueurs, j'espère commencer. Mais si on commence pas, il faudra faire le travail quand on va rentrer", bottait en touche le principal intéressé, vendredi, face aux journalistes, à la fin de l'entraînement.
Son petit sourire en coin lorsque la question lui a été posée ne laissait cependant guère planer de doute.
"C'est sûr qu'on bosse tous les jours pour gagner sa place, on a envie d'être titulaire, maintenant je sais d'où je viens, je suis encore jeune. Ca ne fait que deux matches que je joue et je sais que j'ai le temps. Je prends le temps qu'il faut et le coach prendra le temps qu'il faut", a-t-il poursuivi.
Et ne comptez pas sur Yacine Bammou pour s'enflammer à l'idée d'affronter le vice-champion de France en titre.
"C'est un match comme un autre", a-t-il assuré. "C'est vrai que c'est Monaco, mais c'est onze contre onze sur le terrain et ça me fait pas peur".
Sur le terrain, il croisera peut-être Falcao, un joueur qu'il préfère au Bulgare Dimitar Berbatov . "J'aime bien ses déplacements, sa qualité devant le but", a-t-il expliqué.
Le meilleur attaquant de Ligue 1, selon lui ? "Non, ça c'est Zlatan Ibrahimovic ", a-t-il conclu dans un éclat de rire.