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© AFP/DIMITAR DILKOFF
L'homme d'affaires luxembourgeois Gérard Lopez, alors patron de l'écurie de F1 Lotus, le 24 juillet 2011 à Nuremberg
Il se voyait propriétaire de l'OM mais c'est finalement le club de Lille, à l'autre bout de la France, que Gérard Lopez va s'employer à racheter, à la surprise générale: le Luxembourgeois, candidat malheureux à la reprise de Marseille, est entré en "négociations exclusives" pour celle du Losc.
Au sein même du club nordiste, le communiqué de presse commun, envoyé un dimanche, a fait l'effet d'une petite bombe. Le président et producteur de cinéma Michel Seydoux, 69 ans, se dit "heureux d'entrer en négociations exclusives avec Gérard Lopez, qui a le profil idéal pour (lui) succéder au Losc".
Une affirmation qui a de quoi surprendre: il y a encore deux mois, M. Lopez, 44 ans, était sur les rangs pour reprendre l'OM. La rumeur, ensuite démentie, lui prêtait même le projet de faire revenir sur la Canebière l'entraîneur adulé Marcelo Bielsa.
Le Losc "n'est absolument pas un plan B" après l'échec de l'acquisition de l'OM, a-t-on assuré dimanche à l'AFP dans l'entourage de l'homme d'affaires luxembourgeois, ex-patron de l'écurie de Formule 1 Lotus et qui a fait fortune dans les nouvelles technologies.
Il avait été écarté fin août du processus de vente de l'OM par la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus, au profit de l'Américain Frank McCourt. Cette transaction prendra d'ailleurs effet lundi avec le bouclage du dossier.
- Plusieurs discussions -
Après avoir été écarté par l'OM, M. Lopez s'était déclaré "triste" mais "pas aigri". Car il s'avère qu'il avait parallèlement mené des discussions avec le patron du Losc, et ce "depuis le printemps", selon une source proche du dossier.
Dans le communiqué, il est même précisé que M. Lopez et ses équipes "étudient le championnat français en vue d'une acquisition" depuis un an et ont mené "des discussions avancées avec certains clubs, dont le Losc", avant ces négociations exclusives.
Les critères: "l'historique des clubs, le potentiel de leurs centres de formation et leur capacité à remporter le championnat de Ligue 1".
© AFP/DENIS CHARLET
Le president du LOSC Michel Seydoux (g), le 18 septembre 2014 lors de la rencontre entre Lille et Krasnodar au stade Pierre Mauroy a Lille
Le début de championnat poussif des "dogues" (18e du classement avec six défaites en neuf matches) n'incite pas à l'optimisme pour cette saison en ce qui concerne le dernier point. Pour autant, Lille est bien une place forte du football français et répond aux deux autres critères de M. Lopez.
Le Losc possède en effet un centre de formation, basé au domaine de Luchin depuis 2007, qui a permis l'éclosion de certains joueurs de renom comme Eden Hazard , Yohan Cabaye , Mathieu Debuchy, Lucas Digne, Bruno Cheyrou ou encore Adil Rami .
Il présente aussi un palmarès prestigieux avec trois titres de champion de France (1946, 1954 et 2011) et six coupes de France (1946, 1947, 1948, 1953, 1955 et 2011).
- Marc Ingla dans le projet -
En revanche, le club n'est pas propriétaire de son stade - le stade Pierre Mauroy à Villeneuve-d'Ascq inauguré en 2012 et d'une capacité de 50.000 places - construit dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP) entre Eiffage et la Métropole européenne de Lille (MEL).
Du côté de Losc, on tente de minimiser l'annonce, en indiquant que M. Seydoux avait laissé entendre en avril 2002 lors de la prise de commande du club qu'il ne resterait "qu'une dizaine d'années" à la présidence.
"Depuis plusieurs années, je ne cherchais pas un acheteur mais un successeur. Il était indispensable que cette personne ait la vision, la capacité et un projet permettant au LOSC de continuer à gagner des titres", explique M. Seydoux dans le communiqué de presse.
Sous sa présidence, le club de la 10e ville de France (220.000 habitants), a retrouvé de son lustre, notamment avec le doublé coupe-championnat en 2011.
Toutefois, "la vente n'est pas encore faite, on est simplement entré dans la phase de négociations exclusives", expliquent d'une même voix les deux parties.
© AFP/PAUL ELLIS
Le stade Pierre Mauroy où évolue Lille, le 1er juillet 2016
Concernant le calendrier, l'entourage de M. Lopez indique à l'AFP que "les négociations pourraient prendre entre six et huit semaines mais le dossier pourrait être conclu dans un délai plus court".
Le Catalan Marc Ingla, ex-directeur marketing du FC Barcelone (2003-2007) et ami de longue date de M. Lopez, pourrait endosser un "rôle majeur" dans le projet, selon la même source.