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Malgré une préparation satisfaisante (cinq victoires, un nul), Monaco et son entraîneur Leonardo Jardim ont, face à Lorient (1-2), fait étalage de nombreux manques, qui pourraient accélérer les mouvements dans l'effectif.
Dimanche, le vice-champion de France n'a pas ressemblé à une équipe de Ligue des champions, capable de rivaliser avec le PSG. Elle était éloignée des principes énoncés par son nouvel entraîneur, qui veut la voir presser son adversaire dans son camp, défendre très haut et attaquer sur toute la largeur du terrain. Une équipe "capable de dominer et contrôler son adversaire", martèle-t-il.
Or, rien de cela ne s'est vu. Dans le rôle dévolu à James la saison dernière, Moutinho, trop lent, a été incapable d'orienter le jeu. Le duo Kondogbia-Bakayoko, fort dans l'impact mais inexpérimenté, a mis en lumière l'importance de Toulalan, cantonné au banc pendant toute la rencontre.
La réorganisation effectuée par Jardim à la demi-heure (entrée de Germain au poste de Moutinho, qui prit la place de Bakayoko, invité à sortir) a même eu plus d'effets pervers que positifs, le jeune Bakayoko étant mis en difficulté et Jardim apparaissant fragilisé par ses choix.
A cela, il faut ajouter Dirar, qui a reconnu ne pas être "encore assez à l'aise tactiquement" dans son rôle d'arrière droit. Il faut aussi constater que la défense centrale a dû systématiquement jouer sur l'anticipation, loin d'être son atout majeur. D'ailleurs, le très expérimenté Carvalho a été exclu pour deux fautes dans ce registre à 40 mètres de ses buts. Abdennour a concédé un pénalty et est l'auteur de la relance ratée à l'origine du but lorientais synonyme de victoire.
Le constat frôle la catastrophe. Il a même eu le don d'énerver le prince Albert, d'habitude placide, qu'on a vu quitter sa loge désabusé.
Si Dirar avoue que "la faute en revient aux joueurs", Jardim n'a déjà plus de joker possible. A Bordeaux, son équipe devra rectifier le tir, sous peine d'affronter la tourmente. Et il n'est pas certain qu'il puisse compter sur les renforts extérieurs qu'il attend. Alors que durant des semaines le Portugais ne souhaitait pas évoquer le mercato, il n'esquive plus la question.
- Quid de Toulalan et de Falcao? -
Comme pour sortir le parapluie dès la défaite actée, il a annoncé: "Monaco cherche un défenseur central, des joueurs créatifs, des milieux offensifs et des joueurs de couloir". Si l'arrivée d'un défenseur paraît logique, Ocampos, Ferreira Carrasco, Germain, Martial ou Moutinho apprécieront certainement les paroles de leur entraîneur.
Mais plus que des renforts éventuels, les interrogations proviennent désormais de la gestion de possibles départs majeurs. S'il n'est plus le pivot de l'équipe, Toulalan ne s'éternisera pas à Monaco. Sa dernière année de contrat n'empêchera pas celui qui a dit "non" à Didier Deschamps pour un retour en bleu d'aller voir ailleurs s'il le souhaite. Rennes le courtise. Anthony Martial, souvent recadré par Jardim, plaît également beaucoup à Wolfsburg.
Malgré les dires de ses dirigeants et son discours de façade, Falcao n'est, pour sa part, pas vraiment épanoui en Principauté. D'ailleurs, après la défaite, lorsqu'il lui a été demandé s'il confirmait son intention de rester, il a entretenu le flou. "Je suis focalisé sur cette saison, pour la réussir", a-t-il déclaré. "Je veux bien récupérer et parvenir à aider l'équipe. Je ne pense qu'à revenir à mon niveau, rien d'autre." Jamais, il n'a dit clairement: "Je reste".
Mais en ce qui le concerne, de nombreux paramètres rendent délicat (mais pas impossible) un départ rapide. Outre les interrogations sur sa récupération physique, son salaire est exceptionnel (15 millions d'euros annuels jusqu'en 2018). Comme le seraient le montant de son transfert, sa destination possible et le nom de son éventuel successeur. Et puis, il est la tête de gondole du projet Rybolovlev, qui a bien besoin de lui au meilleur de sa forme.