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© AFP/Jean-Christophe Magnenet
L'attaquant de Monaco Emmanuel Rivière (c) félicité par ses coéquipiers Radamel Falcao
et Jérémy Toulalan, après l'un de ses trois buts, le 18 août 2013 à Louis-II
Promu en L1 et auteur d'un mercato d'enfer (150 milions d'euros dépensés), Monaco a déjà fait taire tous les dubitatifs grâce à un début de saison particulièrement réussi et une prestation très convaincainte dimanche face à Montpellier (4-1).
Retour sur les raisons d'un départ en fanfare.
- Un entraîneur malicieux et diplomate. A 61 ans, l'expérimenté Claudio Ranieri sait gérer la pression. A Monaco, celle-ci, feutrée mais réelle, vient de son employeur, Dmitry Rybolovlev. Mais l'Italien n'est pas homme à perdre la tête facilement. Dès la fin de saison dernière, il avait ciblé les déficiences. Tout en laissant le vice-président, Vadim Vasilyev, mener les transferts, il a obtenu ce qu'il désirait. Ensuite, il s'est adapté au groupe, éliminant de nombreux éléments. Puis, il a été pragmatique pour trouver un équilibre défensif et offrir une liberté à ses joyaux offensifs.
Pour justifier le début de saison, Eric Abidal n'hésite d'ailleurs pas à évoquer son entraîneur. "Cela vient de la tactique de notre équipe, des choix du coach, dit l'international. On n'est pas encore prêt à effectuer un gros pressing. Donc, on attend. On s'adapte à notre adversaire en gardant nos atouts. Nos joueurs de côté rendent folles les défenses et on cherche à rester solide, efficace sur le plan défensif."
Monaco ne serait pas encore prêt. C'est aussi le message de Ranieri, prônant encore un bon mois de patience. Par beau temps, l'ex-technicien de l'Inter ouvre le parapluie. Judicieux.
- Des anciens crédibles et écoutés. Abidal, Toulalan et Ricardo Carvalho font non seulement l'unanimité, mais ils imposent le respect par leur rendement. Chacun, dans son style, prêche la bonne parole. Les discours convergent vers des mots-clés compris: respect de chacun dans le collectif, des consignes, du travail de son partenaire, professionnalisme à tous les niveaux hors du terrain, humilité et ambition pour la communication. Les jeunes, tels Kurzawa, Rivière ou Germain, disent apprendre chaque jour. Ces valeurs transpirent dans le discours public d'Abidal ou de Toulalan. "On n'a pas caché nos objectifs, assure le premier. On ne se cachera pas jusqu'à la fin. Il faut donc gagner des matches."
"C'est le début d'une belle aventure, prévient le second. Chacun fait les efforts pour les autres. Il y a un bon esprit dans le groupe. C'est le plus important. On sait qu'on sera attendu, qu'il y aura des moments compliqués. Mais on fait le maximum pour que ça dure."
Si on ajoute l'aura de la star Falcao, qui semble s'être fondu dans le collectif, le groupe ne devrait pas dérailler.
- Des jeunes talentueux et efficaces. Les joueurs qui "rendent fous les adversaires" se nomment Ferreira Carrasco, Ocampos et James Rodriguez. Ils ont 19 ans, 19 ans et 22 ans. Les deux premiers poursuivent leur progression entamée en L2. Ils sont virevoltants, techniques, rapides et ont compris l'intérêt de se mettre au service du collectif. En ce sens, ils ont en Falcao un modèle. "Leurs grands joueurs font les efforts, contrairement à Paris où ce n'est pas le cas de tout le monde", témoigne ainsi le Montpelliérain Anthony Mounier, qui a affronté les deux cadors annoncés. Et à Monaco, il y a des jeunes à tous les étages. Outre Ferreira Carrasco et Ocampos, Fabinho (19 ans), Kurzawa et Tisserand (20 ans), Rivière et Germain (23 ans) ont joué dimanche. "On a gagné sans Moutinho, ni James Rodriguez, c'est très bien, souriait Ranieri après Montpellier. Cela montre que chacun est impliqué dans le projet."