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L'expression est presque devenue une marque déposée en ce début de saison: le Paris SG ronronne, c'est-à-dire qu'il a le ballon sans en faire grand-chose, comme samedi à Rennes (1-1) et lors des deux précédents déplacements.
Une question tactique
L'histoire se répète, forcément: les doubles champions de France font peur et, du coup, leurs adversaires se calfeutrent souvent dans leur camp pour mieux colmater leur cage. "On sait qu'à la moindre faille, et on l'a vu, ils savent l'exploiter, donc il ne fallait offrir aucune faille à cette équipe", a résumé l'entraîneur rennais Philippe Montanier.
"C'est une équipe qui a beaucoup défendu, qui jouait très bas, qui ne sortait pas énormément, a relevé le buteur parisien de la rencontre Zumana Camara. Depuis la saison dernière, on est habitués à ce genre de match, on a réussi à trouver la faille une fois et pas une seconde fois. Sur l'une des rares occasions rennaises on prend un but".
Laurent Blanc n'a pas vraiment apprécié la stratégie défensive des Bretons: "Il faut savoir accepter que les équipes jouent différemment, jouent aussi peut-être avec leurs moyens. C'est vrai qu'on est un petit peu habitué à ça, mais bon, Rennes est chez elle quand même. Que ça se passe au Parc des Princes, je veux bien, mais apparemment tout le monde semble se satisfaire de ce nul".
L'entraîneur parisien a ainsi accusé son adversaire de manquer d'ambition. Mais c'est surtout à lui de trouver la réponse face à ces équipes regroupées. Le passage en fin de match du traditionnel 4-3-3 au 4-2-3-1, avec Pastore en meneur axial, n'a rien donné.
Et en trois matches à l'extérieur, il ne l'a pas encore trouvée (après Reims, 2-2, et Evian, 0-0). Le club de la capitale l'emportera-t-il pour la première fois de la saison à l'extérieur à Amsterdam, mardi face à l'Ajax pour son entrée en lice en Ligue des champions ?
Laurent Blanc a pu, lors de ces déplacements, toucher la limite du style espagnol dont il revendique l'inspiration, fait de possession mais qui se heurte parfois à un manque de verticalité, comme l'ont expérimenté l'équipe d'Espagne au Mondial, mais aussi le FC Barcelone et le Bayern Munich de Guardiola la saison dernière.
La méforme des attaquants
Le PSG a concédé l'égalisation sur une erreur grossière de Camara (auteur de l'ouverture du score), qui a couvert les attaquants rennais. Le défenseur de 35 ans jouait en l'absence des titulaires Thiago Silva et David Luiz, blessés, aux côtés d'un Marquinhos qui a confirmé son bon intérim. Mais c'est plutôt du côté de l'attaque que se situe le problème "ronronnant" du PSG.
Ibrahimovic restait sur un triplé contre Saint-Etienne (5-0) et avait arrondi ses statistiques à 50 buts en 100 sélections avec la Suède durant la trêve internationale. Mais "Zlatan" ne peut tout faire tout seul. C'est encore lui qui s'est procuré la meilleure occasion à Rennes, d'une reprise de volée sur la barre.
Ce sont surtout les autres attaquants qui posent question à la suite d'un match très terne de leur part. "On a la possession de balle, mais à un moment il faut savoir accélérer pour faire mal et on l'a moins fait aujourd'hui", a estimé Camara.
Cavani, positionné sur la gauche, s'est davantage consacré au travail défensif. L'Uruguayen semble peu à l'aise sur cette aile, lui qui aspire à occuper l'axe. Son apport offensif s'en ressent.
Lucas et Pastore, les deux joueurs au profil de dribbleur, n'arrivent toujours pas à déclencher l'étincelle qui débloquerait les choses, comme s'ils étaient corsetés par le jeu de passes et craignaient de prendre des risques. Laurent Blanc leur maintient pourtant mordicus sa confiance. Jusqu'à quand ?
Dans la lignée de son début de saison, Lucas est resté très quelconque sur son côté droit. Il a été remplacé par Lavezzi (72e) qui n'a rien apporté.
Pastore a commencé en milieu gauche et fini en meneur axial. L'Argentin a de nouveau été préféré à Matuidi mais n'a guère brillé. Il a certes sorti une poignée de gestes techniques, mais n'a eu aucune influence. Ses excellents premiers matches semblent déjà lointains.