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© AFP/FRANCK FIFE
La présidente de la LFP Nathalie Boy de la Tour en conférence de presse, le 11 novembre 2016 à Paris
Intégrer le top 4 européen d'ici 2022, aux niveaux économique et sportif: la Ligue de football professionnel (LFP) a dévoilé mardi sa feuille de route pour faire décoller le foot français, avec quelques pistes innovantes comme des play-offs en L2 et des grosses affiches de L1 le dimanche à 13h00 ou 15h00.
"Il n'y a pas de plan sur la comète, on est réaliste et pragmatique", a assuré sa présidente, Nathalie Boy de la Tour, comme un tacle à retardement sur son prédécesseur Frédéric Thiriez (2002-16). Ce dernier avait lancé en 2007 un projet avec un club français vainqueur de la Ligue des champions à l'horizon 2012...
Rien de tel chez la nouvelle direction, "parce que ça ne nous appartient pas, ça appartient aux clubs", a expliqué le directeur général exécutif Didier Quillot. "Nous, on essaie de créer les conditions économiques, sportives, d'image, de communication pour faire en sorte que nos clubs réussissent, et après, la vérité appartient au terrain".
L'idée est de passer de 2,2 milliards d'euros de revenus, transferts compris, en 2016-2017 à 2,7 mds EUR en 2021-2022 (hors augmentation des droits TV domestiques).
Pour ce faire, la Ligue a identifié cinq priorités stratégiques déclinées en une vingtaine d'initiatives.
La Ligue souhaite "protéger et valoriser la formation". Il s'agit par exemple d'allonger la durée maximale autorisée du premier contrat pro, de libéraliser les prêts entre clubs et d'assouplir la limite de joueurs étrangers extracommunautaires, afin de pouvoir en attirer un ou deux de plus, "en particulier de Chine", a insisté M. Quillot.
- Affiche dimanche après-midi -
La LFP, associée à la Fédération (FFF), a inauguré un bureau à Pékin en février, va en ouvrir un autre "en Asie ou sur le continent nord-américain", et compte ainsi poursuivre son expansion internationale.
D'où un éventuel impact sur les horaires des matches de L1, avec dès 2017-2018 "de grandes affiches programmées dimanche après-midi à 13 ou 15 heures", selon M. Quillot: "Les droits de diffusion courent jusqu'en 2020, avec des lots et des horaires prévus, mais on va demander à Canal+ et beIN Sports de faire des exceptions, une ou deux par saison ou par phase aller et retour, pour s'adresser au marché asiatique".
Le marché intérieur ? La Ligue va recruter dès mai un directeur du "B2B" (business to business) pour rapprocher foot français et monde des affaires. Actuellement, "seules deux entreprises du CAC40" parrainent le foot français, contre "les trois quarts du DAX", son homologue allemand, auprès de la Bundesliga", a pointé M. Quillot.
La Ligue compte galvaniser les recettes jour de match (taux de remplissage et consommations) et attirer davantage de public féminin et familial.
Tout ceci pour "maximiser les prochains droits TV domestiques", reconnaît M. Quillot. "On lancera le prochain appel d'offres quand il y aura une tension concurrentielle et que nos produits se seront améliorés".
- Pré-barrages et laboratoires -
Si la L1 doit regarder vers le haut, les autres compétitions organisées par la Ligue doivent, elles, regarder droit devant: il s'agit de "faire de la Ligue 2 et de la Coupe de la Ligue des laboratoires d'expérimentations".
Exemple: "On a le projet de créer des play-offs en L2 entre 3e et 6e place, de façon à ce que sur les dernières journées de championnat, toutes les équipes jusqu'à la 12e place aient un truc à gagner, pour que la place de barragiste soit attribuée", a développé M. Quillot.
"Ce n'est pas voté, mais c'est en discussion avec le collège de Ligue 2", a-t-il précisé à propos d'une mesure qui doit être avalisée par l'assemblée générale de la LFP pour être appliquée, éventuellement dès la saison prochaine.
Le DG exécutif a manié le suspense en assurant avoir "d'autres projets en tête, assez disruptifs", sans vouloir les révéler.
Charge au nouveau "directeur du football" de "porter la parole de la Ligue sur le plan sportif". "Ce sera un ancien joueur qui a un bon réseau et une bonne image. Un peu comme Youri Djorkaeff quand il était ambassadeur de la finale de Coupe de la Ligue", selon Mme Boy de la Tour.
Une charte d'éthique s'appliquant à tous les acteurs du foot, avec sanctions financières pour les contrevenants, est aussi sur les rails.