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Nathalie Boy de la Tour, élue nouvelle présidente de la LFP, en conférence de presse, le 11 novembre 2016 à Paris
Un vent de fraîcheur souffle sur les instances du foot français: Nathalie Boy de la Tour a été élue vendredi présidente de la Ligue de football professionnel, pour quatre ans, devenant la première femme à la tête de la LFP, mettant fin à une crise de gouvernance entamée le 5 octobre.
C'est une première en France et dans les places fortes du football mondiales ! "Une preuve que dans le foot aussi, le monde a changé !", a twitté la candidate à la primaire de la droite Nathalie Kosciusko-Morizet.
L'accouchement n'a pas été sans douleur: Raymond Domenech , ancien sélectionneur controversé, avait été proposé comme président, mais s'est retiré après avoir été refusé au premier tour de l'assemblée générale élective!
Il fallait trouver une figure consensuelle, ce fut Nathalie Boy de la Tour, pour mettre fin à une période d'instabilité: Le 5 octobre, la LFP n'avait pu élire le successeur de Frédéric Thiriez, démissionnaire en avril après 14 ans de présidence. La raison ? Les divisions entre 11 "gros" clubs de L1 (Paris SG, Lyon, Marseille, etc) et 9 "petits" (Guingamp, Caen, Dijon, etc) avaient éclaté au grand jour sur la répartition des droits TV et le vote n'avait pu se tenir, faute de quorum.
Ce vendredi, tout est rentré dans l'ordre et le public va découvrir le visage de cette quadragénaire (48 ans) blonde qui prend la tête de la LFP. Nathalie Boy de la Tour ne va pas découvrir les coulisses du foot: elle est la déléguée générale de la "FondaCtion du Football", organe hébergé par la Fédération, dont le but "est de promouvoir une vision citoyenne du football". Et elle faisait partie du collège des indépendants du conseil d'administration de la LFP, soit le gouvernement du foot pro.
"Je suis très heureuse d'être parmi vous, étonnée et émue aussi. Ce n'est pas une élection qui était attendue, maintenant j'en suis extrêmement heureuse", a confié la présidente surprise.
- "Pas une potiche" -
"On a une bonne présidente, une femme à la tête du football, ça donne de la fraîcheur. L'accouchement ne fut pas simple mais l'enfant se porte bien", s'est félicité Bernard Caïazzo, un des dirigeants de Saint-Etienne et surtout président de Première Ligue, syndicats des "gros" clubs de L1.
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Nathalie Boy de la Tour, avec Didier Quillot, en conférence de presse, le 11 novembre 2016 à Paris
"C'est une femme formidable, qui a une grande carrière dans de grands cabinets de consulting et je peux vous assurer qu'elle ne sera pas une potiche comme certains disent", a commenté Bertrand Desplat, président de Guingamp. Depuis une réforme des statuts au printemps, le réel pouvoir de la LFP a cependant été transféré à son directeur général exécutif, Didier Quillot. Mme Boy De La Tour aura un rôle plus honorifique.
Bertrand Desplat a sévèrement taclé Domenech et ceux qui le soutenaient: "Jamais je n'aurais pu voter pour Raymond Domenech , ceux qui voulaient de ce choix assumeront. C'est quelqu'un qui ramène aux heures les plus sombres du foot français".
Domenech fut une personnalité clivante durant son mandat de sélectionneur, entamé en 2004 et terminé en 2010 après le fiasco du Mondial-2010 et la grève de l'entraînement des Bleus en mondiovision à Knysna (Afrique du Sud).
- Elle "va calmer des hommes excessifs" -
Certains présidents de clubs poussaient Domenech (aujourd'hui représentant d'un syndicat d'entraîneurs et consultant dans les médias) pour une présidence intérimaire, le temps que Michel Seydoux, président de Lille, vende son club, comme l'a révélé RMC. Les statuts de la LFP ne permettent pas à son président d'être en même temps à la tête d'un club.
"C'est une femme intelligente" qui "va calmer des hommes excessifs, parfois passionnés", a salué Noël Le Graët, président de la Fédération après l'élection de la présidente.
Mme Boy de la Tour et M. Quillot auront désormais sous leurs ordres un conseil d'administration enfin apaisé. "Gros" et "petits" clubs de L1 se sont entendus sur une nouvelle redistribution des droits TV (avec un écart moins grand entre premier et dernier de L1) et la répartition des sièges au CA.
Les "grands" clubs sont représentés au CA par le président de Lyon, Jean-Michel Aulas (contesté en octobre), celui du Paris SG Nasser Al-Khelaïfi, Vadim Vasilyev, vice-président de Monaco et Jean-Pierre Rivère, président de Nice.
Les "petits" clubs sont représentés au CA par Laurent Nicollin, président délégué de Montpellier, René Ruello, président de Rennes, Jean-François Fortin, président de Caen et Bertrand Desplat, président de Guingamp