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Les clubs de L1 sont au pied du mur: ils doivent s'accorder sur une nouvelle répartition des droits TV, sur leurs représentants au conseil d'administration de leur Ligue (LFP) et sur un président, qui pourrait être Jean-Michel Roussier
Les clubs de L1 ont trouvé un accord sur une nouvelle répartition des droits TV et sur leurs représentants au conseil d'administration de leur Ligue (LFP). Reste à trouver qui en sera le président, pour éviter un nouveau couac de leur assemblée générale élective prévue vendredi matin (11h00).
Tout était censé être réglé le 5 octobre, mais leurs divisions avaient éclaté au grand jour et les élections avaient été reportées faute de quorum. Une image peu flatteuse de division entre, d'un côté, onze "gros" clubs -- Paris SG, Monaco, Lyon, Marseille etc... -- qui veulent disposer des moyens financiers pour bien figurer sur la scène européenne. Et de l'autre, neuf "petits" (Bastia, Caen, Dijon, Guingamp, Lorient, Metz, Montpellier, Nancy et Rennes), qui réclament une répartition plus égalitaire de la manne télévisuelle.
"Le noeud de tout le reste, ce sont les droits TV", avait estimé mercredi auprès de l'AFP le porte-parole des sans-grade, le président de Guingamp Bertrand Desplat. "A partir du moment où nous sommes capables de matérialiser un accord, (...) alors les autres sujets deviendront accessoires."
- 'On devrait aboutir à un accord' -
Or, après cinq heures de réunion jeudi soir, "gros" et "petits" se sont enfin accordés sur la répartition des droits TV - "On s'est mis d'accord sur la répartition, c'est la meilleure nouvelle de la journée", s'est félicité le président de Lyon Jean-Michel Aulas - et sur les huit présidents qui représenteront la L1 au conseil d'administration de la LFP.
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L'ancien président de l'OM Jean-Michel Roussier, le 13 mars 2006 à Marseille
"On a trouvé un compromis entre les groupes, on sera quatre et quatre", a expliqué Laurent Nicollin jeudi soir. Il a précisé qu'il ferait partie des représentants des "petits". Selon un autre participant à la réunion, les autres seront MM. René Ruello, président de Rennes, Jean-François Fortin, président de Caen, et Bertrand Desplat le président de Guingamp.
Du côté des représentants des grands clubs, toujours de même source, ce sont les noms du président du Paris SG Nasser Al Khelaifi, de ses homologues de Monaco et de Lyon MM. Vadim Vasilyev et Aulas, et de Nice, Jean-Pierre Rivère, qui ont été retenus.
"Il y aura peut-être d'autres" présidents de clubs "qui se représenteront demain (vendredi), mais bon la logique veut que ces huit-là soient entérinés", a encore indiqué M. Nicollin.
Et pour le président de la LFP alors ? Sur ce point, le nom de l'ancien président de Marseille (1995-99) Jean-Michel Roussier a les faveurs de Bertrand Desplat et de plusieurs de ses homologues pour remplacer Frédéric Thiriez, démissionnaire en avril. Ca tombe bien, Roussier s'est déclaré jeudi soir auprès de L'Equipe: "Depuis plusieurs jours, j'ai beaucoup consulté. Il en ressort que de nombreux présidents de Ligue 1 et de Ligue 2 sont favorables à ma candidature".
Pas Waldemar Kita, le président de Nantes: jeudi soir, il a plaidé en faveur de son "ami" Michel Seydoux, le président de Lille, qui est en train de vendre son club. Or, a rappelé M. Kita, "on ne peut pas être président de la Ligue si on est président d'un club. Ce serait bien de prendre quelqu'un pour faire l'intérim."
D'autres sujets restent en suspens, comme la question des nouveaux statuts de la LFP, qui ont conféré au directeur général exécutif -- Didier Quillot -- l'essentiel des pouvoirs décisionnels, cantonnant le président dans un rôle honorifique.
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Le directeur général exécutif de la LFP Didier Quillot, le 14 août 2016 à Nice
- Rogner les pouvoirs de Quillot ? -
C'est ce qui a notamment dissuadé Jean-Pierre Denis, président du Crédit mutuel Arkéa, de devenir le N.1 de l'instance. Sa candidature faisait pourtant l'unanimité, mais il a jeté l'éponge ensuite, n'ayant "pas forcément envie de s'investir sur un poste qui soit uniquement de représentation", selon une source proche du dossier.
"Une réforme des statuts est indispensable parce que les statuts de la Ligue ont été bâtis pour une mauvaise raison", estime ainsi Bertrand Desplat. "En limitant au-delà du raisonnable le pouvoir du président, elles ne poursuivaient que le but de pousser vers la sortie le président de l'époque", Frédéric Thiriez.
Ce dernier a d'ailleurs proposé ses services pour participer à une sortie de crise, mais c'est peu dire que l'offre n'a pas suscité d'enthousiasme. "Il est parti en avril et il n'a pas été retenu par beaucoup", a par exemple taclé auprès de l'AFP son meilleur ennemi, le président de la FFF Noël Le Graët.
"NLG" plaide néanmoins pour qu'"on essaie, au moins", les nouveaux statuts qui "doivent s'appliquer à partir de vendredi". "Si ça ne fonctionne pas, il faudra les revoir", a néanmoins estimé Le Graët. Mais une nouvelle réforme des statuts impliquerait de rogner les prérogatives de Didier Quillot. Qui ne s'en réjouirait sûrement pas.