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© AFP/Franck Fife
Frédéric Thiriez, après sa réélection à la tête de la Ligue de football professionnel (LFP), le 12 octobre 2012 à Paris.
Frédéric Thiriez a été réélu sans surprise vendredi à la tête de la Ligue de football professionnel (LFP), qu'il dirige depuis dix ans, et a placé ce nouveau mandat de quatre ans sous le signe du "combat" face à une situation économique difficile.
A 60 ans, M. Thiriez prolonge donc un bail entamé en 2002 avec une troisième réélection, après celles de 2004 et 2008, qui ne faisait plus l'ombre d'un doute depuis qu'il avait obtenu le soutien de l'UCPF, le syndicat des clubs professionnels, et de l'Union des acteurs du football (UAF).
Le scrutin de vendredi, organisé à l'issue d'une assemblée générale tenue au siège parisien de la fédération, a donc été une formalité pour le candidat unique Thiriez, qui a recueilli 84 voix pour, aucune contre et un vote blanc.
"La plus belle récompense de ces 10 ans de travail, c'est la confiance renouvelée des acteurs du foot. Mais c'est aussi une très haute exigence", a-t-il réagi après le vote.
Mais l'avertissement d'une UCPF à l'influence grandissante était en fait venu en amont du vote de vendredi.
Pas emballés par les résultats du dernier appel d'offres sur les droits télé (607 millions d'euros par an pour la L1 pour la période 2012-2016 contre 668 millions pour 2008-2012), des dirigeants de clubs avaient suggéré des améliorations à apporter dans le domaine commercial et marketing.
"Disons qu'il y a eu un consensus sur des objectifs communs", a simplement résumé le président de Lyon Jean-Michel Aulas à l'issue de l'AG.
Le message a manifestement été entendu. "Nous aurons une politique commerciale plus agressive", a ainsi promis le président de la LFP dans son discours de clôture.
"L'objectif est d'augmenter le chiffre d'affaires de notre Ligue de 20 à 25%, c'est à dire de 200 à 250 millions d'euros par an d'ici cinq ans", a ajouté M. Thiriez, qui a également souhaité la création d'une "commission du développement économique en charge de la recherche de recettes nouvelles".
Le football français en aura bien besoin, car à la fin de la saison 2010-2011, les clubs "pro" étaient encore déficitaires de 65 millions d'euros. Et le bilan ne devrait pas s'améliorer en 2011-2012 compte tenu des dépenses considérables du Paris SG.
"Les quatre années à venir vont être difficiles, il va falloir se battre", a reconnu M. Thiriez.
"Ce nouveau Conseil d'administration sera un gouvernement de combat contre la crise. Il faudra mettre à profit l'occasion inespérée de l'Euro-2016 pour augmenter nos recettes hors droits-télé. Il faut sortir de la télé-dépendance et que les clubs se dotent de ressources pérennes et durables", a-t-il également estimé.
Le patron de la LFP a également évoqué le "redressement de l'image du foot, qui est mauvaise" comme un préalable. "Sans redressement de l'image, pas de redressement économique", a-t-il averti.
S'il a été beaucoup question d'argent vendredi - M. Thiriez redisant son opposition à la taxe de 75% sur les revenus supérieurs à un million d'euros par an -, on n'a pas beaucoup parlé de sport.
Pourtant, ce nouveau mandat devra aussi être celui d'un nouvel élan pour le football français, tombé au sixième rang de l'indice UEFA (à la fin de la saison dernière).
En 2007, un an avant sa dernière réélection, M. Thiriez avait lancé un plan Footpro-2012 qui fixait plusieurs objectifs pour l'horizon 2012, notamment une 3e place à l'indice UEFA et une victoire française en Ligue des champions. Un plan trop ambitieux.
Pour 2012-2016, il a retrouvé un temps l'emphase de ses débuts il y a dix ans, mais n'a pas donné de détails: "Il y aura une feuille de route, un cap. C'est un long voyage de quatre ans avec des tempêtes, des calmes plats, des écueils. Il faudra regarder toujours devant".