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Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a donné vendredi soir un avis favorable à la montée en L1 de Lens, ouvrant la voie à une issue positive dans un feuilleton qui tient en haleine toute une région depuis un mois.
Promu sportivement en L1 en mai dernier mais maintenu en L2 par la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) en raison de garanties financières insuffisantes, le club nordiste est finalement en passe désormais de retrouver l'élite du football français.
C'est le comité exécutif de la Fédération française de football (FFF) qui décidera de la réintégration, ou non, du club en L1, probablement lundi. Sauf surprise, la FFF devrait suivre l'avis du CNOSF et officialiser la montée des Lensois, mettant ainsi fin aux espoirs de Sochaux d'être repêché in extremis.
"C'est une décision extraordinaire pour le club, à la mesure de l'angoisse de ces dernières semaines. Une joie immense mais aussi le sentiment d?être passé près d'une catastrophe, tant sportive que sociale", a réagi Gervais Martel, le président lensois.
"C'est aussi l?aboutissement d'une forte mobilisation de l'actionnaire avec qui le staff de l'équipe a passé littéralement les vingt-quatre dernières heures, sans trêve, à travailler à des propositions concrètes à même de permettre une proposition de conciliation et dont l'implication est certaine", a-t-il souligné.
"On se doit cependant d'attendre la confirmation de l?adhésion de la FFF à la proposition de conciliation, et d'attendre la définition des modalités d'encadrement évoquées", a-t-il conclu.
- Attente fébrile -
A deux semaines de la reprise du championnat, cette décision favorable va soulager aussi des milliers de supporteurs au bord de la crise de nerfs.
Toute la journée, ils avaient attendu fébrilement, partagés entre impuissance et exaspération. En début de soirée, certains avaient même pénétré dans le centre d'entraînement de la Gaillette pour demander des explications. Ils exigeaient de parler à Gervais Martel, absent mais qui les a calmés au téléphone.
Si Lens devrait finalement bien évoluer en Ligue 1 cette saison, ce feuilleton aura terni l'image du club et mis en lumière les relations compliquées entre Martel et l'actionnaire majoritaire, l'homme d'affaires azerbaïdjanais Hafiz Mammadov, qui avait sauvé le club de la disparition il y a un an en injectant plus de 19 millions d'euros.
Mammadov, qui avait déjà garanti 18 millions d'euros pour le budget de la saison à venir, a finalement refusé de verser les 10 millions d'euros attendus par la DNCG pour valider la montée en L1, plaçant ainsi le club artésien au bord du précipice.
Cela a obligé Martel à préparer un plan B pour son passage devant le CNOSF, mercredi. Le patron des Sang et Or a présenté un budget revu à la baisse de 36 millions d'euros, au lieu des 48 initialement prévus. Une option finalement payante.
- Conséquences -
Ce feuilleton pourrait également être lourd de conséquences sur le plan sportif. L'entraîneur Antoine Kombouaré a boycotté la reprise et la préparation des joueurs en aura immanquablement été perturbée. D'autant que l'effectif lensois pourrait être amputé de plusieurs éléments importants, qui n'ont pas eu la patience d'attendre l'issue des procédures engagées.
Le jeune défenseur monégasque Marcel Tisserand, qui devait être prêté à Lens, avec qui il a effectué la préparation, s'est déjà engagé vendredi avec Toulouse.
Le gardien Alphonse Areola, qui devait être prêté au RCL pour une deuxième saison consécutive par le PSG, pourrait quant à lui rejoindre Bastia.
Avec un budget revu à la baisse, Lens aura également moins de marge de manoeuvre pour se renforcer. Et on ignore encore si Kombouaré va rester sur le banc des Sang et Or.
Enfin, Martel va aussi devoir régler un autre problème, celui des stades où il évoluera la saison prochaine puisque son antre de Bollaert-Delelis est indisponible, en travaux en vue de l'Euro-2016.
Le Racing devrait évoluer au stade du Hainaut de Valenciennes et au Stadium Lille Métropole de Villeneuve d'Ascq, mais la répartition des matches reste encore à déterminer.
Si l'essentiel, la montée en L1, est quasiment assuré après cette décision favorable du CNOSF, Lens peut toutefois s'attendre à des lendemains difficiles.