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© AFP/Franck Fife
Karim Benzema
et Franck Ribery le 6 février 2013 au Stade de France à Saint-Denis
Les footballeurs français Franck Ribéry et Karim Benzema sont désormais libérés de l'affaire Zahia, dans laquelle ils étaient poursuivis pour avoir eu recours aux services de la jeune escort-girl quand elle était mineure.
Comme l'avait requis le procureur, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé jeudi le milieu offensif du Bayern Munich et l'attaquant du Real Madrid, ainsi que le beau-frère de Ribéry.
Le tribunal a estimé qu'il n'était pas en mesure d'établir qu'ils savaient que la jeune femme n'avait pas 18 ans, à supposer ces relations avérées.
Karim Benzema a toujours contesté la moindre relation sexuelle avec Zahia. Sa "réalité même" est "à tout le moins douteuse", avait cependant estimé le procureur Jean-Julien Xavier-Rolai.
Ribéry en avait reconnu une à Munich en 2009, mais en a contesté une autre en région parisienne.
Il a nié pendant l'enquête avoir rétribué Zahia 700 euros, et même affirmé qu'il ignorait qu'il s'agissait d'une prostituée.
Et si le comportement de Ribéry est éloigné de celui d'un gentleman, il ne "pourra être condamné", avait estimé le procureur, étant donné qu'aucun élément ne permet d'établir qu'il avait connaissance de la minorité de Zahia, qui a menti sur son âge.
© AFP/Dsk, Bertrand Guay
Montage photo réalisé le 20 janvier 2014 montrant Franck Ribery (D) et Karim Benzema
(G) encadrant Zahia Dehar photographiée le 3 juillet 2013
Franck Ribéry a eu "la chair de poule" en apprenant la nouvelle, a déclaré à la presse son avocat, Me Carlo Alberto Brusa, très ému, juste après avoir annoncé à son client sa relaxe. "Cette affaire laissera quand même derrière elle un petit champ de ruines", a-t-il ajouté, car "beaucoup de gens ont été blessés".
"Nous nous somme battus pour que cette relaxe soit (...) sans tache", a-t-il poursuivi, "on peut commettre une erreur dans la vie mais ceci n'a rien à voir avec le pénal".
Accès soudain à la notoriété
Cette relaxe arrive "enfin", a quant à lui réagi l'avocat de Benzema, Me Sylvain Cormier, après quatre ans d'une procédure "inutile". "Depuis le début Karim avait protesté de son innocence". C'est la fin d'un "cauchemar" pour lui, a-t-il ajouté.
Ni Ribéry ni Benzema n'ont assisté au procès, pas plus que Zahia, qui s'est désistée de sa constitution de partie civile. Depuis cette affaire qui lui a fait accéder soudainement à la notoriété, elle s'est lancée dans la création de lingerie haut de gamme.
Mais ce dossier ne se limitait pas aux seuls faits reprochés aux footballeurs. Cinq autres personnes ont été condamnées pour proxénétisme.
L'enquête avait démarré à la suite d'un renseignement anonyme visant Abousofiane Moustaïd, ancien candidat de l?émission de télécrochet "La nouvelle star", accusé d'avoir joué le rôle d'entremetteur rétribué. Il a été condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis, et 10.000 euros d'amende, la peine la plus lourde prononcée.
Clamant son "innocence", il va faire appel, a annoncé à l'AFP son avocat, Me Yassine Bouzrou, qui dénonce une "inversion de la charge de la preuve", car le tribunal a estimé qu'il ne "pouvait pas ne pas savoir" que Zahia, qu'il connaissait bien, était mineure.
Le tribunal a tenu le même raisonnement à l'encontre d'une "escort", condamnée à trois mois avec sursis, qui avait mis en relation certains de ses clients avec d'autres filles exerçant la même activité, mais qui faisaient de même à son égard, avait-elle expliqué.
L'organisateur de l'escapade munichoise de Zahia lors de laquelle elle avait rencontré Ribéry, Kamel Ramdani, a été condamné à cinq mois de prison et 5.000 euros d'amende.
Les deux frères qui géraient le Zaman café, cabaret oriental proche des Champs-Elysées, autour duquel l'enquête avait commencé, ont été condamnés à un an et 18 mois de prison, dont la moitié avec sursis pour chacun. Le tribunal a prononcé la dissolution de leur société.
Ils vont faire appel, selon leur avocat, Me Sébastien Bono, qui estime que le tribunal n'a répondu à "aucun moyen de la défense". Pour lui, ses clients ont été condamnés car il y avait dans leur établissement une "clientèle de mauvais genre".