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© AFP/PASCAL POCHARD-CASABIANCA
Des supporters bastiais envahissent la pelouse du stade Armand-Cesari, le 16 avril 2017
Une tribune fermée "à titre conservatoire", une plainte contre X et une promesse d'interdiction de stade pour les fautifs: le SC Bastia a présenté des "mesures fortes" mardi, juste avant son passage en instance disciplinaire du foot jeudi pour les incidents face à Lyon dimanche.
- 'Image horrible' -
Le club corse craint-il de lourdes sanctions ? "On est forcément inquiets, a répondu à l'AFP le président du club, Pierre-Marie Geronimi, surtout quand on voit le lynchage médiatique dont nous sommes victimes. Mais nous allons défendre notre club".
Le dirigeant ne veut pas croire qu'on puisse "faire payer" à l'ensemble du club "le comportement de quelques personnes", a-t-il ajouté.
Pourtant, dès dimanche soir, le club avait été durement tancé par la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, qui avait déploré auprès de l'AFP "que le SC Bastia donne une image horrible de notre football".
Les mots étaient forts, mais à la mesure de la sidération provoquée par les scènes rarissimes dans l'histoire de la L1 de supporters agressant des joueurs.
Bastia doit aussi composer avec la mise en cause de l'un de ses dirigeants, le directeur des services généraux Anthony Agostini, accusé par le président de l'Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas d'avoir frappé son gardien Anthony Lopes. "Je pense, et j'en suis même certain, qu'à aucun moment Anthony Agostini ne frappe le gardien lyonnais", a insisté mardi M. Geronimi sur la radio RMC.
- 'Maximiser la sécurité' -
Pour tenter de restaurer son image et, comme elle le dit, "préserver les valeurs du club et la place qui est la sienne parmi l'élite", la lanterne rouge de L1 devait agir.
Fermes, les mesures annoncées mardi le sont. Le club a décidé de la "fermeture à titre conservatoire de la tribune Est Jojo-Petrignani", celle du groupe de supporters ultras Bastia 1905 d'où sont partis les agresseurs. Elle sera d'ailleurs réaménagée "pour maximiser la sécurité au stade Armand-Cesari", promet le SC Bastia, qui a déposé plainte contre X avec constitution en partie civile.
Enfin, le club annonce une "interdiction de stade pour toutes les personnes ayant participé aux incidents et qui seront identifiées", ce "pour la durée maximale définie par les textes".
Par ailleurs, l'ancien entraîneur bastiais François Ciccolini s'est défendu mardi sur le site de L'Équipe d'avoir provoqué les incidents.
Le 5 novembre, Ciccolini, après le match aller de championnat perdu à Lyon (2-1), avait pourtant lancé: "Il va falloir venir chez nous. Il ne faut pas avoir la grippe quand tu vas venir à Bastia, ni la gastro car cela va se régler comme d'habitude, comme des hommes, comme des Corses".
"Je ne parlais que de terrain (...) Je n'ai jamais cherché à ce que des supporters ou de pseudo supporters aillent mettre le souk dans ce match-là", a encore affirmé celui qui a été écarté du poste d'entraîneur le 27 février.
- Le précédent Metz -
Les mesures décidées par le SC Bastia suffiront-elles pour s'attirer la clémence de la commission de discipline, qui ouvrira son instruction jeudi et pourrait décider de mesures à titre conservatoire? Le précédent du FC Metz risque de ne pas rassurer les Bastiais.
Le club lorrain avait lui aussi fait montre de réactivité en fermant une de ses tribunes à la suite du jet de pétards émanant de supporters messins, et qui visait le gardien lyonnais, Lopes, provoquant l'arrêt de la rencontre. Résultat: huis clos partiel du stade à titre conservatoire, et surtout match à rejouer et retrait de deux points.
Deux mois plus tard, la sanction a été réduite en appel à trois points de retrait avec sursis, mais le FC Metz n'a pas le même passif que le SC Bastia en terme d'indiscipline en tribune. Le Sporting venait ainsi tout juste de rouvrir sa tribune Est, fermée pour trois journées à la suite des cris racistes proférés contre Mario Balotelli (Nice) fin janvier. A cette occasion, le club avait également écopé d'une sanction d'un point de retrait avec sursis.
Le club corse "est déjà passé à quatre reprises en commission de discipline cette saison à cause de sa tribune Est", avait d'ailleurs rappelé dimanche Nathalie Boy de la Tour.