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Le port du voile ou du turban dans le foot doit être approuvé officiellement samedi par l'International Football Association Board (Ifab), organe garant des lois du jeu, qui après 20 mois d'essai ne voit aucune raison de s'y opposer.
Le Board doit entériner lors de son assemblée générale à Zürich un amendement permettant le port d'un couvre-chef pour les joueurs, à condition qu'il ne soit pas attaché au maillot et ne constitue aucun danger ni pour le joueur qui le porte, ni pour autrui (par un mécanisme de fermeture par exemple).
Cette mesure, qui visait avant tout les femmes afin de permettre la pratique du football dans certaines communautés religieuses, sera valable aussi pour les hommes, afin d'éviter toute discrimination.
Si jusqu'en 2012 les instances dirigeantes du football interdisaient le port du hijab, sous prétexte des risques de blessures au cou ou à la tête pour les joueuses, le Board avait décidé de lever cette interdiction afin de tester le port du voile pendant deux ans, à la demande de la Confédération asiatique (AFC).
Au terme de cette expérience de plusieurs mois, le Board juge qu'"il n'y a pas d'indication allant dans le sens de l'interdiction d'un couvre-chef" si les consignes fixées sont bien respectées.
L'Ifab s'apprête donc à trancher sur un dossier qui a agité à plusieurs reprises le monde du ballon rond. L'Iran, l'un des pays ayant le plus poussé pour son autorisation, avait ainsi porté plainte contre la Fédération internationale de football (Fifa) après que son équipe féminine avait été contrainte en 2011 de renoncer aux qualifications pour les jeux Olympiques de Londres en 2012.
- "Triple peine" -
A l'inverse, la Fédération française a interdit à ses licenciées le port du voile, afin "de respecter les principes constitutionnels et législatifs de laïcité" qui prévalent dans l'Hexagone.
Le débat avait aussi ressurgi au Canada en juin 2013, quand la Fédération québécoise de football s'était opposée au port du turban par des Sikhs sur les terrains. L'Ifab avait alors accepté d'étendre l'expérience aux joueurs de sexe masculin, ce qui avait permis de régler ce conflit.
L'Ifab, lors de son assemblée générale, doit aussi amender les règles concernant les tenues des joueurs, afin d'interdire plus clairement tout slogan, déclaration ou image à caractère politique, religieuse ou personnelle sur la partie visible ou sur les sous-vêtements, sous peine de sanction.
L'idée chère à Michel Platini , le président de l'UEFA (la confédération européenne), de mettre fin à la "triple peine" en cas de faute d'un joueur dans la surface de réparation (penalty, carton rouge et suspension) figure également parmi les points qui seront discutés.
Cette assemblée générale sera la première selon les nouveaux statuts de l'Ifab adoptés le 13 janvier, qui en font une association de droit suisse, indépendante de la Fédération internationale et des quatre fédérations britanniques qui la composent.