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© AFP/MARCO BERTORELLO
Le défenseur de la Juventus Mehdi Benatia sort sur blessure lors du match contre l'Inter, le 18 septembre 2016 à Milan
Le père du défenseur de la Juventus de Turin Mehdi Benatia a été condamné mardi à Marseille à trois ans de prison et 30.000 euros d'amende pour le recel en bande organisée d'une douzaine de montres volées en 2010 au musée Audemars Piguet en Suisse.
Dans ce dossier, Mustapha Zouaoui, 42 ans, un Marseillais se présentant comme un agent de joueurs avait aussi été interpellé en Suisse. Homme à tout faire gravitant autour des joueurs de football, Mustapha Zouaoui est l'un des maîtres-chanteurs présumés dans l'affaire dite de la sextape de Matthieu Valbuena, dans laquelle il a été incarcéré en juin pour violation de son contrôle judiciaire.
La "piste marseillaise" avait été rapidement empruntée par les enquêteurs après le vol, le 15 septembre 2010, de 59 montres de luxe dont 40 "postiches" - sans mouvement - par deux hommes s'étant introduits avec une échelle dans le musée qui jouxte la société d'horlogerie à Brassus (Canton de Vaud).
Dans le lot dérobé figurait notamment la montre portée par Arnold Schwarzenegger dans le film Terminator 3. Audemars Piguet évaluait son préjudice à une somme comprise entre 1,5 et 2 millions d'euros.
Ahmed El Mouttaqi, le père de Mehdi Benatia, âgé de 53 ans, a reconnu être "David", l'interlocuteur qui en mars 2011 avait proposé à Audemars Piguet de racheter 12 montres volées contre une somme de 580.000 euros, 19 "postiches" considérées comme "sans valeur" par leurs détenteurs devant être restituées à titre de "cadeau".
Domicilié à Gémenos, près de Marseille, Ahmed El Mouttaqi, qui gère aussi les affaires de son fils footballeur, selon son avocat Jean-Jacques Campana, avait été identifié par le biais des appels passés à l'horloger suisse depuis un taxiphone proche de la gare Saint-Charles et grâce à des mails adressés au chef de la sécurité d'Audemars Piguet pour prouver qu'il était bien en possession des montres volées.
Le 30 mars 2011, les enquêteurs suisses prenaient en filature à sa descente du train Marseille-Genève Mustapha Zouaoui, qui était arrêté et placé en détention provisoire alors qu'il venait de poster, en compagnie de la demi-soeur d'Ahmed El Mouttaqi, un colis contenant les six premières montres adressées à Audemars Piguet en échange d'une "rançon" fixée à 350.000 euros. Ni l'un ni l'autre n'ont été jugés dans cette affaire.
Devant le tribunal, Me Campana a rappelé que son client avait "tenté de vendre les montres à des joueurs de football dont certains de l'Olympique de Marseille (dont) aucun n'avait accepté une transaction sans facture".