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© AFP/Maurizio Gambarini
Joachim Löw, le 14 janvier 2017 à Berlin
Le football "joue un jeu dangereux" en multipliant les matches au risque d'épuiser ses joueurs, estime le sélectionneur allemand Joachim Löw, qui a laissé quasiment tous ses cadres au repos pour la Coupe des confédérations en Russie (17 juin-2 juillet).
"C'est un jeu dangereux, il ne faut trop tirer sur la corde", a-t-il mis en garde dans une interview diffusée jeudi par l'agence SID, filiale de l'AFP. "En fin de saison, les joueurs partent quelques jours en congé, mais ce ne sont pas de vraies vacances, car ils ont toujours un programme d'entraînement. Et après deux semaines, il faut de nouveau qu'ils soient à fond. Sur le long terme ce n'est pas bon".
"La charge de travail des joueurs est incroyablement lourde", constate le coach qui a mené l'Allemagne au titre mondial en 2014: "Est-ce qu'un joueur peut de nos jours rester au plus haut niveau international après 12, 13 saisons, comme c'était le cas il y a 15 ou 20 ans? Est-ce que les joueurs qui ont aujourd'hui 20 ans peuvent être meilleurs lorsqu'ils en auront 30, ou est-ce qu'ils vont régresser vers 27-28 ans en raison des charges de travail?"
Très critique du calendrier international, Joachim Löw part en Russie avec une équipe B, affirmant que sa priorité est de laisser les titulaires au repos cet été en prévision de la Coupe du monde l'an prochain.
"Le nombre d'équipes va augmenter en Coupe du monde des clubs, il va augmenter en Coupe du monde, il a déjà augmenté à l'Euro. Je pense que lorsqu'on a un bon produit et qu'on veut encore le rendre plus attractif, il serait peut-être bon de réduire", note par ailleurs Joachim Löw.
Cette évolution, selon lui, va à l'encontre du spectacle et de l'intérêt des compétitions: "Si trois équipes peuvent sortir d'un groupe de quatre, ce n'est plus gratifiant. Si on peut se qualifier avec trois matches nuls, ça devient dangereux" parce que, dit-il, les petites équipes ne vont plus jouer au football et vont se contenter de défendre.
"A la longue, cela va influer sur la qualité du jeu, cela va modifier le jeu. Le jeu vit de l'offensive, de l'action, pas de la capacité à faire Fort Chabrol avec dix joueurs", assure le sélectionneur, en poste depuis août 2006.