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© AFP/Yasuyoshi Chiba
L'attaquant brésilien Neymar reprend un ballon de demi-volée et marque le premier des trois buts de la Seleçao face au Japon, en Coupe des Confédérations, le 15 juin 2013 à Brasilia
Le Brésil a célébré la nette victoire de sa Seleçao face au Japon (3-0) samedi à Brasilia en match d'ouverture de la Coupe des confédérations, sans pour autant que la grogne sociale ne cède du terrain.
Le jeune prodige du football brésilien Neymar a rapidement rassuré les supporteurs brésiliens en marquant un but magnifique d'entrée de jeu, faisant exploser de joie les 90.000 spectateurs du stade flambant neuf Mané Garrincha.
Plus de 70.000 personnes ont assisté au match en dehors du stade, sur neuf écrans géants installés sur l'immense Esplanade des ministères, et à l'issue du match l'ambiance était festive et les supporteurs assistaient à des concerts organisés en plein air. Quelque 300.000 personnes devaient circuler sur l'Esplanade, selon les organisateurs.
La fête se répétait dans d'autres villes, comme à Rio où 10.000 personnes ont assisté au match sur grands écrans dans le "Terreirao du samba, près du sambodrome.
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Les Brésiliens célèbrent le deuxième but de leur équipe, par Paulinho (n°18), le 15 juin 2013 à Brasilia
Mais quelques heures plus tôt à Brasilia, la police brésilienne a une nouvelle fois dispersé avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc une manifestation devant le stade de Brasilia contre la facture des grands événements sportifs dans le pays.
Une trentaine de manifestants et sept policiers ont été blessés, a indiqué à l'AFP la police qui a procédé également à une vingtaine d'interpellations.
La manifestation avait commencé de façon pacifique mais a dégénéré après l'ouverture de la cérémonie colorée en prélude au match d'ouverture Brésil-Japon et l'arrivée des supporteurs.
Milliards d'investissements
© AFP/Beto Barata
Manifestation contre le coût de la Coupe des confédérations, le 15 juin 2013 devant le stade de Brasilia
Plus de 800 danseurs en costumes folkloriques des huit pays représentés ont effectuée une grande ronde sur la pelouse du stade avant d'y déployer une immense banderole blanche portant l'inscription "Brésil-Fifa 2013".
Test en miniature du Mondial-2014 au pays du football roi, la Coupe des confédérations inaugure un cycle qui culminera avec les jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016, et dont la préparation engloutit des milliards de dollars d'investissement dans des travaux d'infrastructures.
La Coupe des confédérations va opposer les huit meilleures sélections continentales du moment. Avec en têtes d'affiche le Brésil, quintuple champion du Monde, et l'Espagne, championne du Monde et double championne d'Europe en titre, à qui il ne manque que la Coupe des Confédérations à son palmarès.
© AFP/
Programme de la Coupe des confédérations de football 2013 disputée au Brésil du 15 juin au 1er juillet
Les autres sélections en lice sont l'Italie, le Mexique, l'Uruguay, le Nigeria, le Japon et la modeste sélection amateur de Tahiti.
La finale se disputera le 30 juin au mythique stade Maracana de Rio de Janeiro, dont la remise à neuf a duré deux ans et demi et coûté 600 millions de dollars.
Les protestations sociales se multiplient depuis plusieurs jours au Brésil, où 54.000 policiers sont mobilisés pour garantir la sécurité de la Coupe des confédérations.
Manifestation au Maracana
Samedi soir 2.000 manifestants selon la police et 8.000 selon les organisateurs ont manifesté pacifiquement à Belo Horizonte, autre ville hôte du tournoi.
Une manifestation est prévue dimanche à 17H00 locales contre l'augmentation du prix des transports publics aux abords du stade Maracana de Rio où se disputera le match Mexique-Italie.
© AFP/Eitan Abramovich
Un manifestant proteste contre le coût de la Coupe des confédérations, le 15 juin 2013 à Belo Horizonte
Des manifestations à Sao Paulo et Rio de Janeiro ont été violemment réprimées jeudi soir par la police. Bilan: des dizaines de blessés, des centaines d'arrestations.
Concentrées depuis des mois à répondre aux critiques sur les retards accumulés dans la rénovation des stades et d'infrastructures précaires, les autorités ont visiblement été prises de court par cette soudaine fronde sociale.
Les Brésiliens avaient pourtant accueilli avec enthousiasme et fierté l'attribution des grands événements sportifs.
Mais c'était dans l'euphorie des années de la présidence Lula (2003-2011) marquées par une forte croissance économique.
Les protestations d'aujourd'hui interviennent dans un climat économique morose, avec une inflation à la hausse, notamment des produits alimentaires de base.
La présidente Dilma Rousseff a dû monter au créneau pour défendre l'intérêt du Brésil à organiser ces grands événements sportifs.
"Quand ils vous demandent ce que nous gagnons avec la Coupe du Monde, outre la joie de voir le Brésil jouer, outre la Coupe des confédérations où nous tous espérons voir le Brésil gagner, nous gagnons en améliorations dans la sécurité publique, nous gagnons avec tous ces travaux d'infrastructure qui sont essentiels comme le métro, les routes", a-t-elle déclaré à la veille du tournoi.