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© AFP/JEAN CHRISTOPHE MAGNENET
Didier Quillot, le directeur général de la LFP, le 14 août 2016 à l'Allianz Riviera
L'adoption de la "loi Braillard" mercredi "va dans le bon sens", s'est réjoui vendredi dans un entretien à l'AFP le directeur général de la Ligue de football professionnel (LFP) Didier Quillot, selon qui elle contribuera à "conserver nos jeunes joueurs" ou à "faire revenir des internationaux en France".
QUESTION: Quel regard portez-vous sur l'adoption de la loi Braillard, notamment sur la régulation du sport professionnel, adoptée mercredi?
REPONSE: "Le championnat de Ligue 1 a de très bons résultats sportifs en Ligue des champions et Europa League, on l'a encore vu cette semaine. D'autre part, l'environnement réglementaire et législatif évolue maintenant dans le bon sens. Il faut d'ailleurs saluer le travail collectif qui a été fait, avec la Fédération (FFF) mais aussi l'ensemble des ligues de sport professionnel, car le texte ne concerne pas que le foot. Mais pour le football professionnel, cette loi va dans le bon sens, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, parce que les collectivités locales vont pouvoir garantir les emprunts des clubs professionnels, et ainsi les soutenir, pour rénover les enceintes sportives, acheter ou construire des stades, soutenir l'investissement d'un club sans sortir l'argent du contribuable. De plus, le numéro d'affiliation va dorénavant être inscrit à l'actif du bilan des clubs, pour sécuriser les investisseurs actuels et futurs."
Q: Qu'est-ce que cela va changer concrètement?
R: "Le club peut inscrire à l'actif de son bilan le droit d'usage exclusif du numéro d'affiliation, et ce pendant une durée de 10 à 15 ans. Les allongements de la durée de convention entre l'association et la société sportive de 10 à 15 ans, pour un actionnaire actuel, et/ou un investisseur futur, c'est une sécurité sur l'actif dont il est propriétaire ou qu'il s'apprête à acheter. C'était une demande des clubs pros depuis très longtemps."
Q: Cette loi autorise aussi aux clubs de verser des droits à l'image à certains de leurs joueurs...
R: "C'est une autre raison pour laquelle cette loi va dans le bon sens, pour les clubs mais pas seulement: la rémunération du droit à l'image individuel, sous forme de redevance, va permettre aux clubs d'affecter une partie de leurs recettes commerciales à la rémunération du droit à l'image. Cela permet des efforts complémentaires pour conserver nos jeunes joueurs à fort potentiel, ou bien pour faire revenir des internationaux en France. Cela va dans le sens de création et de conservation de la valeur en France."
Q: Comment sera déterminée la rémunération de tel ou tel joueur par le droit à l'image? Au prorata de leur notoriété?
R: "Ce sera le décret d'application de la loi qui fixera les modalités de calcul et d'attribution de ce droit à l'image. Nous espérons qu'il puisse être publié avant le début de la saison prochaine."
Q: Le gendarme financier du foot (DNCG) va aussi pouvoir se pencher sur les comptes des agents, et sur les projets de reprise de club. Sera-t-il nécessaire de renforcer la DNCG pour ça?
R: "La DNCG va préciser quelles seront les modalités. Au niveau des moyens, elle reçoit déjà tous les projets de reprise de club et les investisseurs. Concernant les agents, il existe déjà des travaux en commun entre la Ligue et la FFF. Les agents sont référencés par la commission des agents à la FFF, et la DNCG contrôle déjà le budget des clubs. Il faudra donc mettre en rapport les bases de données de la Ligue et de la Fédération, mais on a d'ores été déjà un projet LFP/FFF pour une interface commune sur les bases de données concernant les agents."
Propos recueillis par Corentin DAUTREPPE.